Le Blog Valoxy, ce sont plus de 1500 articles sur toute l'actualité comptable, juridique, fiscale, et la gestion d'entreprise

Accueil » La fiscalité du GFA (groupement foncier agricole)

La fiscalité du GFA (groupement foncier agricole)

La fiscalité du GFA (groupement foncier agricole) est en principe celle des sociétés de personnes. Si, comme toutes les sociétés civiles, le GFA est soumis au régime fiscal des sociétés de personnes, il peut aussi opter pour son assujettissement à l’impôt sur les sociétés.

Son régime d’imposition aura une incidence sur différents régimes fiscaux.

Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, passe en revue la fiscalité du GFA.

Valoxy ouvre sa branche agricole : Valo’Agri. Ce sont maintenant trois interlocuteurs dédiés, experts du monde agricole, qui sont à votre disposition.

 Céréaliers, producteurs de cultures, éleveurs, maraichers, viticulteurs, arboriculteurs, centres équestres… Quelles que soient vos productions, nous vous accompagnons dans la stratégie, la gestion et la fiscalité de votre exploitation agricole. 

Valo’Agri, l’expert-comptable spécialiste du milieu agricole

 

Le régime dimposition du GFA

Le groupement foncier agricole (GFA) est, par principe, soumis au régime d’imposition des sociétés de personnes. Il est donc soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Chaque associé est ainsi personnellement assujetti à l’impôt sur le revenu pour sa part dans les résultats sociaux. C’est ce qu’on appelle la transparence fiscale. Ces revenus viennent s’ajouter aux autres revenus du foyer fiscal. Ils sont ensuite imposés à l’impôt sur le revenu.

Néanmoins, il est permis aux GFA d’opter pour l’assujettissement à l’impôt sur les sociétés (IS). Attention, cette option est irréversible.

Dans ce cas, la rémunération du dirigeant est déductible des bénéfices. Les associés peuvent aussi se rémunérer par des dividendes.

Il peut aussi être soumis d’office à l‘IS lorsqu’il réalise des opérations accessoires de nature commerciale, opérations qui excèdent 50 % des revenus tirés de l’activité agricole et 100 000 €.

 

Le revenu catégoriel d’imposition dépend du type d’activité réalisé par le groupement. La détermination du résultat imposable des GFA diffère en effet selon que ce dernier exploite ses propriétés ou les donne en location :

  • Lorsque le GFA loue les terres qu’il possède, (voir notre article Le bail rural), les revenus générés font l’objet d’une imposition dans la catégorie des revenus fonciers. Il y a alors dépôt d’une déclaration 2072. Lorsque les revenus fonciers d’un associé n’excédent pas 15 000 €, il peut bénéficier du régime micro-foncier. L’assiette soumise à l’IR subit alors un abattement forfaitaire de 30 %.
  • Lorsque le GFA exploite directement les biens dont il est propriétaire, les revenus générés font l’objet d’une imposition dans la catégorie des bénéfices agricoles. Le résultat est nécessairement déterminé selon les règles du régime réel dimposition. Il y a alors dépôt d’une déclaration 2139 (régime simplifié) ou 2143 – et ses annexes – (régime normal).

 

Les droits denregistrement du GFA

En cas d’apports effectués au capital d’un GFA, comme pour toutes les sociétés, des droits d’enregistrement sont à acquitter auprès de l’administration fiscale. Ces droits d’enregistrement vont différer selon les cas.

À la constitution :

Lors de la constitution du GFA, il faut distinguer selon que le groupement est assujetti à l’impôt sur le revenu (IR) ou s’il a opté pour une imposition à l’impôt sur les sociétés (IS).

  • GFA imposé à l’IR : apports exonérés de droits d’enregistrement,
  • GFA imposé à l’IS : apports assujettis à un droit de mutation de 5 %.

Dans le cas où le GFA est assujetti à l’IS, une exonération de droits d’enregistrement est possible, à la condition que l’associé s’engage à conserver les titres reçus en échange de son apport pendant trois ans.

Toutefois, les apports à titre onéreux d’immeubles sont imposés au même tarif que les apports à titre pur et simple (exonération). Il en est de même pour les immeubles par destination (cheptel, matériel et autres objets mobiliers dépendant de l’exploitation agricole).

Lors dune augmentation de capital :

La fiscalité du GFA suit le même régime que celui applicable lors de la constitution.

Lors d’une cession de parts sociales

Lorsqu’un associé décide de céder tout ou partie des parts sociales qu’il possède, la cession est toujours soumise au droit fixe de 125 €, devant être acquitté par le cessionnaire.

 

Régime de la plus-value de cession de parts de GFA

Si le GFA est soumis à l’IR, c’est le régime des plus-values immobilières qui s’applique aux gains de cession. Il est pratiqué un abattement sur la plus-value en fonction de la durée de détention des parts.

La taxation disparaît au bout de 22 ans de détention. En revanche, il faut attendre 30 ans pour ne plus payer les 17,2 % de prélèvements sociaux.

Si le GFA est soumis à l’IS, c’est le régime des plus-values mobilières qui s’applique. Pour les parts acquises ou créées avant le 1er janvier 2018, un abattement pour durée de détention peut trouver à s’appliquer. La plus-value est soumise au prélèvement forfaitaire unique (30 %) ou au barème progressif et aux prélèvements sociaux.

 

Les droits de mutation à titre gratuit

La donation de parts de GFA  peut faire l’objet d’une exonération partielle de droits. Mais il faut pour cela respecter plusieurs conditions :

  • Le donateur doit détenir les parts depuis plus de deux ans, sauf en cas d’apport d’immeuble,
  • Le donataire doit s’engager à demeurer propriétaire des parts pendant cinq ans au moins,
  • Les statuts du GFA doivent interdire l’exploitation directe,
  • Les immeubles, propriétés de la structure, doivent faire l’objet d’un bail à long terme (18 ans) ou d’un bail rural cessible hors du cadre familial,
  • Si la donation intervient au profit du locataire, le bail doit exister depuis au moins deux années.

Sous réserve de respecter ces conditions, la donation est exonérée à hauteur des trois quarts de sa valeur jusqu’à 300 000 €. Au-delà de ce montant, l’exonération est de 50 %.

Attention : le bénéficiaire de la donation doit veiller à ne pas céder ou donner les parts qu’il a reçu au sein du groupement foncier agricole, et ce dans les cinq ans suivant la donation. En pareille hypothèse, une remise en cause de l’exonération partielle engendrerait le paiement des droits éludés, assorti de l’intérêt de retard. Ce redressement ne s’applique qu’aux biens cédés ou donnés.

Cette exonération partielle vaut également pour les droits de succession.

 

L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)

Les parts d’un GFA peuvent faire l’objet d’une exonération totale ou partielle de leur valeur au niveau de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI)

Les parts de GFA sont considérées comme des biens professionnels lorsque leur détenteur est soumis à ce titre à l’impôt sur le revenu au titre des bénéfices agricoles et qu’il participe directement à l’exercice de cette activité.

Sinon, elles bénéficient d’une exonération de leur valeur:

  • à hauteur de 75 % jusqu’à 101 897 €
  • à hauteur de 50% au-delà de 101 897 €

Conclusion

En fonction de ses modalités de fonctionnement, la fiscalité du GFA peut se révéler avantageuse pour ses associés. Ses derniers doivent donc raisonner en amont pour appréhender au mieux ses différentes conséquences fiscales. (voir aussi notre article L’impôt sur les sociétés pour les agriculteurs).

 

Cet article sur la fiscalité du GFA  vous a intéressé ? Dites-le nous dans les commentaires ci-après ! Retrouvez également nos autres articles sur le blog de Valoxy :

10 commentaires sur “La fiscalité du GFA (groupement foncier agricole)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. Bonjour et merci pour cet article
    J’ai une interrogation : en cas de cession de parts sans plus value, le montant des parts sera t’il pris en compte pour l’impôt sur le revenu du cessionnaire ?
    Merci beaucoup

    1. Cher lecteur,
      Nous vous remercions de votre intérêt pour notre blog et de votre question.
      L’absence de plus-value n’a pas d’incidence sur l’impôt sur le revenu, mais il convient tout de même de constater la cession via le dépôt du formulaire 2048-IMM.
      La cession doit aussi faire l’objet, par l’acheteur, conformément à l’article 730 bis du code général des impôts (CGI), du paiement d’un droit fixe (125 €) dès lors que le groupement est constitué depuis au moins trois ans avant la cession.
      Nous vous souhaitons d’excellentes lectures sur notre blog,
      L’équipe du blog Valoxy

  2. Bonjour, Pouvez-vous me confirmer qu’un associé peut déclarer le revenu de ses parts d’un GFA loué à bail en micro-foncier avec abattement forfaitaire de 30% lorsque ce revenu est inférieur à 15000€/an que le GFA soit à l’IS comme à l’IR.

    1. Chère Agnès,
      Nous vous remercions de votre intérêt pour notre blog et de votre question.
      De manière schématique, si le GFA est à l’IRPP, il s’agira de reporter dans la catégorie « micro-foncier » la quote-part de revenus tirés du GFA.
      Attention toutefois : selon l’administration fiscale, le régime micro s’applique aux associés personnes physiques de sociétés dont les résultats sont imposés dans les conditions prévues à l’article 8 du CGI (sociétés translucides comme les SCI et GFA) qui donnent en location des immeubles nus, non soumises à l’impôt sur les sociétés en raison de leur forme, de leur activité ou d’une option. Toutefois, l’associé doit être également propriétaire d’au moins un immeuble donné en location nue.
      Par contre, si le GFA est à l’IS, l’associé n’est alors pas directement imposable sur les revenus du GFA. Ce dernier paie l’IS, et en cas de distribution le produit est imposable classiquement à la flat tax (30%) sauf option pour le barème progressif. Le micro-foncier n’est pas applicable.
      Nous vous souhaitons de très bonnes lectures sur notre blog,
      L’équipe du blog Valoxy

  3. Bonjour,
    J’ai lu votre dossier avec beaucoup d’intérêt. Je voudrais savoir si un GFA qui est soumis au régime micro foncier doit remplir le formulaire 2072-S ?

    1. Cher Pascal,
      Nous vous remercions de votre intérêt pour notre blog et de votre question.
      Sur le principe, un GFA doit bien déposer une déclaration 2072. En effet, cette déclaration concerne toutes les personnes morales non passibles de l’impôt sur les sociétés possédant en France des immeubles qu’elles donnent en location, quel que soit l’usage de ces immeubles (habitation non meublée, bureaux, local industriel ou commercial non équipé, parcelles agricoles, etc.)
      Il s’agira ensuite de reporter dans la catégorie « micro-foncier » la quote-part de revenus tirés du GFA.

      Attention cependant ! Selon l’administration fiscale, le régime “micro » s’applique aux associés personnes physiques de sociétés dont les résultats sont imposés dans les conditions prévues à l’article 8 du CGI (sociétés translucides comme les SCI et GFA) qui donnent en location des immeubles nus, non soumises à l’impôt sur les sociétés en raison de leur forme, de leur activité ou d’une option. Toutefois, l’associé doit être également propriétaire d’au moins un immeuble donné en location nue.
      Nous vous souhaitons d’excellentes lectures sur notre blog,
      L’équipe du blog Valoxy

  4. Très intéressant juste une question les acquisitions foncières peuvent elle être faites par apport en compte courant

    1. Bonjour,
      Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre blog, et de votre question.
      Dans l’absolu, la réponse est oui. Le compte courant indique une dette de la société vers l’associé.
      Cependant, compte tenu de l’exigibilité théoriquement immédiate d’un compte courant, il sera fortement recommandé, pour protéger le GFA, d’établir un contrat de prêt, qui définira les termes du paiement, les intérêts portés par ce prêt, sa durée, le montant des échéances, et son exigibilité.
      Nous vous rappelons par ailleurs que toute vente ou cession de terres doit passer par un acte notarié.
      Pour plus d’informations, et pour vous conseiller et vous accompagner dans vos démarches et/ou votre comptabilité, nous vous invitons à vous rapprocher de notre experte “agriculture” Élodie VAMBRE (Valoxy’Agro, au 03 21 38 30 38)
      Nous vous souhaitons de bonnes lectures sur notre blog,
      L’équipe du Blog Valoxy

  5. Très bon dossier les explications sont claires une question reste en suspend si les revenus issue du GFa sont mis en côté associé paie ton un impôt

    1. Madame, Monsieur,
      Nous vous remercions de votre commentaire, et de votre question.
      Pour aller plus loin sur votre problématique, nous vous invitons à vous rapprocher de notre chargée d’affaires agricole, Élodie VAMBRE, au+33 (0)3 21 38 30 38, qui sera plus à même, avec quelques informations complémentaires, de répondre précisément à votre question.
      Nous vous souhaitons d’excellentes lectures sur notre blog,
      L’équipe du blog Valoxy

Revenir en haut de page