La ministre des solidarités a présenté un projet de congé familial, dans la prolongation du congé de paternité et d’accueil de l’enfant. Il est annoncé pour 2025, et serait “bien mieux rémunéré” que le congé parental.
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts-de-France, détaille les contours de ce “nouveau” droit à congés.
—Objectif
Permettre aux nouveaux parents de s’arrêter de travailler
- pour avoir du temps à passer avec leurs tous jeunes enfants,
- tout en étant mieux indemnisés qu’avec le congé parental.
Son but serait aussi de favoriser « l’égalité entre les femmes et les hommes car il serait équitablement partagé ».
—Principe
Les parents auraient droit chacun à un congé familial. Ils le prendraient après le congé maternité et le congé paternité.
Le congé parental actuel n’est indemnisé qu’à hauteur de 429 € mensuels. Le nouveau congé familial, plus court, offrirait “les conditions matérielles et financières pour pouvoir s’arrêter et s’occuper de son bébé dans ses premiers mois”. Les parents pourraient bénéficier de ce droit :
- en même temps ou l’un après l’autre,
- à temps plein ou à temps partiel,
- pour une naissance ou une adoption.
Le nouveau congé pourrait « coexister » avec l’actuel congé parental d’éducation.
—L’échec du congé parental
Créé en 1977, plusieurs fois réformé, le congé parental permet aux parents de suspendre leur activité professionnelle jusqu’aux 3 ans de l’enfant. Ses réformes successives n’ont cependant jamais suffi à convaincre les pères de famille de le prendre. Or, c’était l’un de ses objectifs, innovant à l’époque. Force est de constater qu’avec moins de 1 % des pères qui demandent le congé parental, l’objectif n’a pas été atteint ! Et, sollicité plus de 500 000 fois les premières années, le congé parental n’est plus aujourd’hui demandé que par 250 000 parents.
—Rendez vous en 2025 ?
Dans les faits, la création de ce nouveau congé familial s’apparente donc plus à une réforme du congé parental que d’un réel nouveau droit à congés. L’idée du gouvernement est qu’en proposant un congé parental “plus court, mais mieux indemnisé”, les familles auraient un vrai choix, et une vie facilitée.
Un rapport parlementaire récent préconise, “pour répondre aux besoins fondamentaux de l’enfant”, la mise en place d’un congé parental d’un an, partageable entre parents, et rémunéré à 67 % du salaire antérieur avec des bonus points de retraite. (Recommandation n°8 du Rapport d’information 1842 sur « les perspectives d’évolution de la prise en charge des enfants dans les crèches », de Mmes Michèle Peyron et Isabelle Santiago, paru le 8 Novembre 2023)
Des obstacles
Faire prendre un congé parental par les pères rencontre de nombreux obstacles :
- Économique, car passer d’un salaire, même faible, à 430 € par mois est quasiment rédhibitoire !
- Économique encore, car c’est souvent le plus bas salaire du couple qui s’y colle….. en majorité les femmes.
- Les questions de mentalité, car les hommes ont souvent peur d’être mal vus s’ils prennent ce congé. Sur le sujet, même les grands groupes qui ont déjà créé des congés parentaux courts mais bien rémunérés constatent que tous ne prennent pas ce congé. Or un congé parental bien rémunéré représente pourtant pour ces entreprises un argument à l’embauche, car il retient les salariés, prévient les démissions, implique mieux les collaborateurs, réduit les inégalités salariales, etc.
- La politique familiale en peau de chagrin (accès aux modes de garde, etc.)
Cet article sur un projet de congé familial vous a intéressé ? Dites-le nous dans les commentaires ci-après ! Retrouvez aussi nos autres articles sur le blog de Valoxy :