Le consommateur responsable reçoit en permanence des injonctions à consommer différemment. Qu’il s’agisse d’être “éco-responsable”, d’acheter local, de manger bio, d’utiliser moins d’emballages ou de n’émettre aucun déchet (zéro déchet), les distributeurs et les producteurs s’en donnent à coeur joie !
Comment être “éco-responsable” ? Pourquoi consommer local ? Que veut dire le terme “bio” ? Faut-il trier ses déchets ? Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts-de-France, dresse ici un petit lexique du vocabulaire de la consommation “éclairée” et responsable.
La consommation responsable
L’ADEME définit le consommateur responsable comme étant “l’acheteur, qu’il soit acteur économique (privé ou public) ou citoyen consommateur, effectue son choix en prenant en compte les impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou service).”
De façon plus large, la consommation responsable prend en compte l’utilisation du produit jusqu’à sa fin de vie.
Local
L’achat local limite le transport (et donc la pollution) et les pertes de marchandises liées au trajet. Il permet aussi de faire vivre le tissu économique dans lequel le consommateur évolue.
Saison
Les fruits et légumes “de saison” sont des produits dont le producteur a respecté les cycles naturels de croissance et de production.
Économie circulaire
L’économie circulaire a pour objectif de produire des biens et des services de manière durable, en préservant les ressources, et en réduisant les déchets. Ses maîtres-mots sont l’approvisionnement durable, l’éco-conception, la consommation responsable, la lutte contre l’obsolescence rapide (ou programmée), la réutilisation, le recyclage, la lutte contre le gaspillage et le “tout jetable”, etc.
Commerce équitable
Le commerce équitable permet aux producteurs de vivre décemment de leur travail, et d’être acteurs de leur modèle de développement. Il s’appuie sur des chaînes d’approvisionnement plus courtes, et plus transparentes.
Des labels certifient les produits du commerce équitable. Les plus connus sont :
- Malongo, créé à Nice en 1934, spécialiste d’un café haut de gamme, bio et équitable, pionnier du commerce équitable en France,
- Artisans du monde, fondé en 1974 à l’initiative de l’Abbé Pierre,
- Max Havelaar (FairTrade)
Les labels déclinent les critères du commerce équitable en engagements précis (cahier des charges transparent, en accès public sur leur site internet) et organisent des contrôles sur la mise en œuvre, en faisant intervenir des contrôles externes.
Bio
La définition du dictionnaire : sans engrais ni pesticides de synthèse, naturel. (Voir notre article Réduction des pesticides)
- Adjectif invariable : l’agriculture bio, l’alimentation bio.
- Nom commun masculin : le bio.
L’agriculture biologique en France
- interdiction d’utiliser des pesticides et des engrais chimiques,
- davantage de surfaces fourragères et de prairies,
- rotation des cultures accrues.
Elle entraîne une baisse des rendements très importante, de l’ordre de 50%.
Une exploitation française qui décide de “passer au bio” met plusieurs années pour obtenir le label (et vendre ensuite au “prix bio”) Cela dépendra de sa production, de la nature des sols, et des « entrants » passés. La conversion des terres et des troupeaux débute au moment où le producteur se notifie auprès de l’agence BIO, s’engage auprès d’un organisme certificateur et suit rigoureusement le cahier des charges européen de la production biologique.
Le Label AB
Le label AB est le label de l’Agriculture Biologique en France. Il certifie que le produit est composé au minimum de 95 % d’ingrédients issus d’un mode de production biologique. Le Ministère de l’Agriculture, en accord avec le label biologique européen, en définit les critères.
Produits bio transformés
Les produits bio transformés comptent souvent moins d’ingrédients. Ils ne contiennent quasiment pas de pesticides et d’additifs. Leur composition doit ainsi être prise en compte et analysée, tout comme leur qualité.
Produit “biosourcé”
C’est un produit ou un matériau fabriqué (entièrement ou partiellement) à partir d’une matière d’origine biologique. (issue de la biomasse végétale ou animale). Le secteur du BTP en est un des leaders, avec de nombreux matériaux de construction “biosourcés”. Il peut aussi s’agir de produits de décoration, de mobilier fixe, etc.
Les déchets
On emploie souvent les termes “recyclable”, “biodégradable” ou “compostable” sans toujours très bien savoir ce qu’ils impliquent. Et les experts du marketing ne sont pas en reste pour tenter de nous induire en erreur ! Poubelle ou recyclage ? (voir notre article Le tri des biodéchets)
Valorisation des déchets du consommateur responsable
Les déchets sont transformés et réutilisés en les intégrant dans le circuit économique, ou valorisés en combustible (valorisation énergétique). La loi définit la valorisation des déchets comme consistant dans « le réemploi, le recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie “, au travers de différents procédés.
Les 3R
C’est la stratégie de traitement des déchets :
- Réduire la production de déchets,
- Réutiliser les vieux produits (récupérer),
- Recycler pour limiter l’utilisation de nouvelles ressources naturelles,
Le recyclage
Le recyclage consiste à réintroduire un produit dans un cycle de production à la place d’une partie (ou de la totalité) de la matière première utile à la fabrication d’un produit. On parle d’un produit recyclable, d’un emballage recyclable, de déchets recyclables. Le verre, le papier, le carton, etc. sont des exemples-types de produits recyclables.
Le recyclage permet de :
- réduire la quantité de déchets,
- limiter la pollution,
- réutiliser des matières premières déjà extraites, et donc préserver les ressources naturelles.
Le symbole universel des matériaux “recyclables” est le cercle de Möbius (ci-dessous). Grâce à lui, on identifie facilement un produit “récupérable”.
Attention ! Si le cercle comprend un pourcentage en son centre, ça n’a plus la même signification. Cela veut dire que le produit (ou l’emballage) contient tel pourcentage de matières recyclées.
Biodégradable
Se dit d’un produit qui, après usage, est susceptible d’être décomposé :
- par des micro-organismes vivants (bactéries, champignons, algues…)
- dans un environnement favorable (conditions de température, d’humidité, de lumière, d’oxygène, etc.).
Un produit est dit biodégradable s’il se décompose sans effet néfaste sur l’environnement. Attention ! Les écosystèmes ont une capacité limitée à absorber des produits biodégradables.
Décomposition
La décomposition dure de quelques jours à quelques mois pour les déchets végétaux (3 à 6 mois pour des pelures de fruits par exemple).
Le temps est en effet un critère important. Pour mériter le qualificatif de biodégradable, un produit doit se dégrader sur une durée “courte” (à l’échelle humaine).
Une feuille morte se décompose en quelques semaines : elle est biodégradable. Un sac plastique biodégradable mettra quelques années avant de disparaître complètement. Une bouteille en plastique mettra en moyenne 400 ans pour se décomposer : elle est non biodégradable.
Ci dessous le temps moyen de “décomposition” de quelques produits courants :
Mouchoir et serviette en papier 3 mois
Papier journal 3 à 12 mois
Mégot de cigarette 2 ans
Boite de conserve 10 à 100 ans
Sac ou bouteille en plastique 400 ans
Polystyrène 1000 ans
Bouteille de verre 4000 ans
(Le verre est à ce titre un très bon exemple : il n’est pas biodégradable ni compostable, mais il est recyclable).
Compostage
Le compostage consiste à transformer en “terreau” des déchets organiques (cuisine, déchets de jardin, mais aussi déchets agricoles et forestiers). Le compostage permet ensuite la réutilisation des déchets (le compost), qui sont garantis 100% naturels.
À l’échelle d’un ménage, il se fait chez soi, dans un composteur. Le processus est relativement lent. Et odorant …
À l’échelle industrielle, les unités de compostage “poussent” la température autour de 70°, avec un taux d’humidité élevé, pour “aider” la décomposition.
Tri sélectif du consommateur responsable
Afin d’assurer, en aval, un traitement optimal des déchets, la plupart des collectivités organisent leur collecte en suivant le principe du tri sélectif. Les déchets, selon leur nature, sont disposés par les utilisateurs dans des bacs ou des sacs de différentes couleurs, qui permettront leur collecte – puis leur traitement – de manière séparée. (Voir notre article La Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM))
Certains produits (piles, bouchons, cartouches d’encre, filtres à eau, etc.) bénéficient de points de collecte spécifiques, soit à cause de leur dangerosité, ou pour en faciliter le recyclage…
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