Le délai moyen de paiement des clients

Le DMP, délai moyen de paiement des clients, est LE baromètre de la santé des entreprises. Il joue un rôle essentiel dans la trésorerie de l’entreprise. Celle-ci paye en effet souvent ses fournisseurs avec des délais plus courts qu’elle ne reçoit les règlements de ses clients, ce qui a une influence sur sa trésorerie.

Il peut être utile d’intégrer le DMP dans son tableau de bord. Le délai moyen de paiement des clients est en effet une mine d’information sur sa gestion (périodicité de sa facturation, efficacité de ses relances, etc.) qu’il ne faut pas négliger.

Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, explique dans cet article à quoi sert le DMP. Valoxy détaille aussi les différentes méthodes de calcul du délai moyen de paiement des clients.

 

Qu’est-ce que le délai moyen de paiement des clients ?

Le délai de paiement est la durée qui court entre la date de livraison (ou de facturation) d’un bien (ou d’un service), et la date du paiement effectué par le client.

Le délai moyen de paiement des clients (DMP) est aussi appelé par des sigles.

  • “DSO” (pour Days Sales Outstanding).
  • “NJC” (Nombre de Jours de Crédit clients). 

C’est le chiffre d’affaires facturé et non encore payé. Il s’exprime en “nombre de jours avant de recevoir le paiement du client” (ou nombre de jours de rotation des clients).

A quoi sert-il ?

Le DMP (ou DSO) est un élément de base du besoin en fonds de roulement (le BFR). En effet, il détermine de quels capitaux l’entreprise va avoir besoin pour financer les ventes non encore payées. Son évolution indique l’amélioration ou la dégradation du risque, mais aussi l’efficacité du recouvrement.

 

Comment calculer le DMP (délai moyen de paiement des clients) ?

La méthode comptable

Le délai moyen d’encaissement des créances clients est calculé selon la formule :

DMP = (créances clients TTC au bilan / chiffre d’affaires annuel TTC * 360 jours)

Les créances clients au bilan sont exprimées TTC. Il est donc nécessaire de prendre également pour le calcul le CA TTC. Si l’entreprise vend à l’export (non soumis à TVA), il faut aussi en tenir compte dans le calcul.

Dans les faits, le calcul compare le chiffre d’affaires quotidien TTC (CA/360j), au montant des créances clients du bilan. On obtient ainsi, en nombre de jours, le délai moyen de paiement des clients.

 

Pertinente si l’activité de l’entreprise est régulière tout au long de son exercice, c’est aussi la méthode la plus utilisée car elle est simple, et permet de comparer les entreprises entre elles. Cependant les variations de CA peuvent influer sur son résultat, et donner une information fausse : les résultats seront variables en fonction de la période étudiée. De plus, c’est un calcul qui ne reflète pas l’âge moyen des créances, ni la durée réelle du crédit.

Il existe des variantes à cette méthode comptable :

  • La méthode de l’en-cours total utilise l’en-cours total à fin m (ne pas oublier les effets escomptés non échus et les créances cédées) et le compare à une période étudiée des 3 ou des 6 mois précédents, avec la formule : (en-cours total fin de mois TTC x nombre de jours de la période étudiée /CA total TTC hors ventes comptant de la période). Voir aussi notre article Qu’est-ce qu’une balance âgée ?

 

  • La méthode de l’en-cours moyen, qui utilise la moyenne des en-cours clients fin de mois de la période étudiée en les rapportant au CA total de la période avec la formule : (moyenne des en-cours de fin de mois TTC x nombre de jours de la période analysée / CA total TTC de la période analysée)

 

  • La méthode du CA moyen, avec la formule : (en-cours total de fin de mois TTC X nombre de jours de la même période / CA moyen TTC de la période analysée)

 

  • La méthode de l’en-cours courant, qui est le rapport entre l’en-cours courant (non exigible) et le CA TTC hors ventes comptant, avec la formule : (en-cours non exigible fin de mois TTC x nombre de jours de la période analysée / CA TTC de la période analysée hors ventes comptant). Cette méthode est aussi appelée le DSO meilleur ou BPDSO (Best Possible DSO).

 

  • La méthode de l’en-cours échu, qui donnera le nombre de jours moyen de retard (JMR) ou ACD (Average Cost Deliquency), selon la formule : (en-cours échu fin de mois TTC x nombre de jours de la période analysée / CA total TTC de la période analysée)

La méthode par apurement de l’en-cours

(dite aussi épuisement du CA, ou “count-back”, ou “roll-back”)

Elle reflète mieux l’activité d’une entreprise saisonnière ou qui subit des variations importantes (en plus ou en moins) de son activité. A partir du montant du poste client à fin m, on retranche les CA réels TTC du mois considéré et des mois précédents, jusqu’à “mettre à zéro” le poste client. Le montant (partiel) du dernier mois de CA “utilisé” rapporté au CA total, et multiplié par 28, 29, 30 ou 31 (selon le nombre de jours du mois) donnera le solde du nombre de jours à rajouter aux nombre de jours des autres mois :

Exemple d’un calcul du DMP en utilisant la méthode par épuisement :

Montant brut, au 31/09 du poste client : 125 000 €

CA TTC de Septembre 50 000€ 30 jours
CA TTC d’Août 60 000€ 31 jours
CA TTC de Juillet 15 000€ (sur un total de 70 000€ soit 15000/70000 * 31 = 6,64 jours)

Dans cet exemple, le DMP est donc de 67,64 jours.

En interne, le “DMP par épuisement” est une méthode plus précise pour l’entreprise, mais ne permet pas de comparer les sociétés entre elles.

Quelle méthode choisir ?

Ces différentes méthodes et variantes dans les calculs ont chacune des avantages et des inconvénients. Elles dépendront des volontés de chaque entreprise. Mais, pour comparer les DMP (ou DSO) de différentes entreprises, il faut aussi intégrer le fait que celles-ci :

  • Peuvent avoir des activités différentes alors même qu’elles dépendent d’un même code APE.
  • Subiront des différences dues aux pratiques de paiement ou aux délais dans transfert de fonds, notamment si elles travaillent à l’export.
  • Ne provisionnent pas leurs créances de la même façon (les créances sont-elles encore au bilan, ou sont elles déjà en “créances irrécouvrables ?
  • Ne disposent pas toujours d’une même “répartition” de leur portefeuille clients, entre grandes entreprises, particuliers, professionnels, etc. Les clients n’ont pas toujours les mêmes comportements de paiement.
  • Peuvent avoir des politiques internes de facturation et de relance très différentes.
  • Peuvent avoir cédé leurs factures à un factor, qui n’aura laissé dans leur poste clients au bilan que les clients mauvais payeurs…

La méthode choisie dépendra donc de chaque entreprise, et pourra même être un “mix” de plusieurs méthodes. Soit la résultante de son expérience, de son activité et ses particularités, de ses produits, ou de son type de clientèle, etc.

En conclusion

L’important pour l’entreprise est que le calcul et le suivi de son DMP (ou DSO) lui permette d’améliorer ses performances de recouvrement. On y incluera sa gestion des litiges, les dérogations éventuelles accordées par les services commerciaux et, bien sûr, les dysfonctionnements (circuit de facturation, livraison, SAV, etc.).

Afin de réduire au maximum son DMP (ou DSO), il est important de bien négocier au départ les conditions de paiement avec ses clients. Plus ce délai est important, plus la trésorerie de l’entreprise souffre de ce manque de fonds, et l’entreprise devra elle-même financer le poste clients.

 

Cet article vous a intéressé ? Dites le nous dans les commentaires ci-dessous ! Et retrouvez nos articles sur les délais de paiement sur le blog de Valoxy :

délai moyen de paiement des clients

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires