Qu’elle soit nouvellement créée ou qu’elle existe de longue date, la relation commerciale d’une entreprise avec ses clients et ses fournisseurs doit faire l’objet d’une attention particulière, et notamment sur la solvabilité de ces derniers.
A ce titre, il existe plusieurs méthodes simples afin de se renseigner sur les tiers professionnels et, ainsi, limiter les risques d’impayés ou de défaillance.
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, fait avec vous le tour de ces méthodes.
1 .Vérifier l’existence de la société
La première chose à faire avant de conclure un contrat avec un nouveau fournisseur ou client, est de vérifier que la société ou l’entreprise en question existe bien, et donc de vérifier son immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS).
A ce titre, « l’extrait Kbis » fait office de justificatif d’immatriculation. Ce document succinct récapitule les informations essentielles de la société :
- l’identité de la société,
- les informations juridiques (forme juridique, capital, adresse du siège, durée d’exploitation, date de création, représentant légal, date de clôture..)
- des informations sur le représentant légal,
- les informations relatives à l’activité (code APE, objet, …)
L’extrait Kbis peut également faire mention d’une procédure collective en cours ce qui peut être un bon indicateur sur la santé de la société.
L’extrait Kbis peut être demandé directement au client, ou peut être obtenu auprès des greffes des tribunaux de commerce via le site infogreffe.fr.
2. Échanger avec le tiers intéressé
Cela peut paraître surprenant, mais il n’est pas forcément déplacé d’aller chercher l’information directement auprès du client ou du fournisseur.
Intéressez-vous à la situation et aux projets en cours pour jauger le rythme d’activité. « Les réponses, claires ou floues, transparentes ou opaques, feront émerger un premier faisceau d’indices », souligne Christian Guibert, responsable marketing et communication de Creditsafe, fournisseur d’informations financières sur la santé des entreprises.
Sensibilisez vos équipes sur le terrain, par exemple les commerciaux, afin de faire remonter les informations dont ils disposent sur leurs clients. Parfois des petites phrases ou des événements chez les tiers peuvent en dire long sur la situation ou le climat qui y règne.
Pour finir, l’analyse des paiements (particulièrement pour les clients) est un bon indicateur. En effet, le fait qu’un client ne paie pas systématiquement à échéance peut être un signe de difficulté de trésorerie.
3. Consulter les sites spécialisés
Ce n’est pas nouveau, internet est une mine d’informations. Des sites spécialisés en matière d’informations interentreprises sont disponibles. Attention, tous n’ont pas la même teneur.
3.1 Les bases de données privées
Il existe tout un ensemble de sites privés qui collectent les données d’Infogreffe (greffes des tribunaux), qui les complètent et les vérifient et les mettent ensuite à disposition du public moyennant rémunération.
Selon Thierry Asmar, de la société Altares « [ces données] sont plus fiables que celles d’Infogreffe.fr »
Ces sites proposent des systèmes d’abonnement incluant une veille permanente sur des cibles identifiées, mais également des services spécifiques (rapport d’analyse par exemple) qui font l’objet de facturation à l’unité.
Le recours à ces sites est pertinent mais les informations « manquent souvent de fraîcheur », selon Christian Guibert (Creditsafe).
3.2 Les organismes spécialisés en couverture des risques, informations financières et commerciales
3.2.1 Les sociétés d’informations financières
Il existe également des sociétés spécialisées dans l’information financière et commerciale.
Selon Isabelle Le Floch du cabinet Crédit Management Consulting, « les principaux intervenants du marché sont Ellisphère (anciennement Coface Services), Altares (avec Dunn & Bradstreet) et plus récemment, CreditSafe ».
Bien qu’elles récoltent les informations aux mêmes sources, ces sociétés se démarquent des sociétés précédemment évoquées dans le sens où elles réalisent un travail d’analyse très poussé. Les données récoltées sont analysées et recoupées avec d’autres sources (URSSAF, INPI, INSEE, sociétés de recouvrement) afin de rendre l’information la plus pertinente et limpide possible.
Cela leur permet de produire une analyse de solvabilité assortie de commentaires d’experts.
Là encore, ces sociétés fonctionnent à l’abonnement ou à l’unité. Cependant, pour Christophe Duperray, de Agir Recouvrement: « Les abonnements des sociétés spécialisées (comme Altarès) sont intéressants à partir de volumes importants. C’est pourquoi, (ces sociétés) mettent à disposition ces informations dans une offre à l’unité répondant ainsi à de nombreuses entreprises ».
3.2.2 Les compagnies d’assurance-crédit
Certaines sociétés se sont spécialisées dans la couverture des risques de défaut de paiement, en France et à l’étranger, dont les plus connues sont Coface et Heuler-Hermès.
Isabelle Le Floch explique: « Ces assurances délivrent des garanties et indemnisent leurs clients en cas d’impayés ».
A l’heure actuelle, ces sociétés représentent l’une des sources les plus probantes en matière de solvabilité, et bien entendu en matière de couverture des risques. Cependant, le recours à ces sociétés à un coût qui peut aller jusqu’à plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’euros. Mais pareille dépense n’est rien au regard du risque potentiel de défaillance de paiement.
Mais « au delà de l’assurance crédit il existe des outils préventifs comme la gestion du poste client (des professionnels de la relance appellent vos clients avant ou juste après l’échéance) ou curatifs comme les sociétés de recouvrement » précise Christophe Duperray.
4. La consultation des comptes annuels
Il est évident que la consultation des comptes annuels de votre client ou fournisseur vous permettra d’avoir une bonne indication de sa solvabilité.
Il n’en reste pas moins qu’avoir accès à ces documents n’est pas toujours évident. En théorie, les comptes annuels des sociétés sont disponibles sur infogreffe.fr. Cependant, il existe différentes manières de ne pas publier ses comptes.
Il vous restera alors l’option de les demander directement à votre client ou fournisseur, sans garantie de réussite.
Conclusion
Entre le site de référence Infogreffe, les sites spécialisés et les sociétés d’analyse de solvabilité, il existe maintes façons de vérifier la solvabilité de votre client ou fournisseur. Cependant, et malgré les plus fines analyses, vous n’êtes jamais à l’abri d’un impayé. Il existe alors la solution de l’assurance-crédit.
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Bonjour, j’apprécie votre focus sur le risque client et fournisseur, ainsi que sur les procédures d’ouverture de compte. Il manque toutefois un topo sur le rôle non-négligeable des assureurs-credit qui analysent les risques, donnent des garanties, et indemnisent en cas de défaut de paiement.
À ce titre, Coface est citée en tant que Ste d’info écofi or c’est une Cie d’assurance-crédit.
Son ancienne filiale Coface Sces devenue Ellisphere est bien quant à elle une entreprise spécialisée en info ecofi (1 des leaders).
Elle délivre des rapports avec avis de Credit et fait de la veille pour le compte de ses clients.
Bien à vous,
Isabelle Le Floch
Credit Management Consulting
Bonjour,
Merci pour cet article très bien rédigé auquel je souscris bien évidemment. Je me permets juste quelques précisions. Les abonnements des sociétés spécialisées (comme Altarès) sont intéressants à partir de volumes importants. C’est pourquoi nous mettons à disposition ces informations dans une offre à l’unité répondant ainsi à de nombreuses entreprises. Ensuite au delà de l’assurance crédit il existe des outils préventifs comme la gestion du poste client (des professionnels de la relance appellent vos clients avant ou juste après l’échéance) ou curatifs comme les sociétés de recouvrement.
Cordialement
C Duperray
Directeur Agir Recouvrement/Prévenance