De nombreux créateurs d’entreprise négligent le calcul des soldes intermédiaires de gestion (SIG). Pourtant, ces ratios font partie intégrante du compte de résultat prévisionnel, élément central du business plan. Que sont les soldes intermédiaires de gestion ? À quoi servent-ils ? Comment les calculer ? Pour convaincre son banquier, rien de tel qu’un prévisionnel financier complet !
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, fait le point.
Les soldes intermédiaires de gestion, à quoi ça sert ?
Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) sont des indicateurs. Ils permettent de visualiser en un clin d’œil la nature des dépenses de l’entreprise et le poids de ces dépenses sur son chiffre d’affaires. Ils font ressortir celles qui pèsent le plus et sont à corriger. Les SIG analysent la politique financière de l’entreprise.
Les soldes intermédiaires de gestion : quand les calculer, où les inclure ?
Les SIG s’imbriquent dans le compte de résultat. Dans le cas d’un business plan, ils sont à calculer après avoir complété ses prévisions financières. Le créateur d’entreprise pourra alors faire le point sur sa stratégie budgétaire et effectuer d’éventuelles corrections.
Les soldes intermédiaires de gestion : quels ratios ?
Les SIG décortiquent les données comptables inscrites au compte de résultat. Ils apparaissent tout au long du tableau sous forme de ratios ou de résultats bruts permettant de comprendre comment le résultat de l’entreprise a été réalisé. Ils peuvent être établis sur un ou plusieurs exercices contribuant à se faire une idée assez précise de la santé financière de l’entreprise étudiée. Lors d’une analyse financière poussée, ils sont complétés par d’autres ratios plus techniques.
1er SIG : la marge sur coûts variables
La marge sur coûts variables est aussi appelée marge de production (dans le cas d’une entreprise de production) ou marge commerciale (dans le cas d’une entreprise de services). Elle est la différence entre le chiffre d’affaires (le total des ventes) et les charges variables (coûts d’achat des marchandises ou des matières premières).
On y retranche ou on y ajoute également la variation des stocks.
Cette étape visualise le poids des charges variables sur le chiffre d’affaires ; ramené à l’unité, le coût de revient sur le prix de vente. Quel est le coefficient de marge ? Se situe-t-il dans la moyenne du secteur d’activité concerné ? Faut-il ajuster le prix de vente ou baisser le coût de revient, par exemple en changeant de fournisseur ?
2e SIG : la valeur ajoutée (VA)
La valeur ajoutée se calcule en retranchant les « charges externes » de la marge sur coûts variables calculée ci-dessus. Les charges externes sont les dépenses courantes de l’entreprise (loyers, forfaits de téléphone, frais de déplacement, fournitures diverses, frais d’hébergement internet, frais bancaires, honoraires comptables ou autres, etc.).
Les charges externes incluent absolument toutes les dépenses possibles, sauf les matières premières et marchandises (qui sont les charges variables), les taxes et impôts, les frais liés à un prêt bancaire et les dépenses liées aux salaires et rémunérations des dirigeants.
La valeur ajoutée représente la richesse créée par l’entreprise une fois ses charges variables et ses dépenses courantes liquidées. Quel est le poids des dépenses courantes sur le chiffre d’affaires ? Faut-il réaliser de menues économies ?
3e SIG : l’excédent brut d’exploitation (EBE)
L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) se calcule en retranchant les « charges internes » de la valeur ajoutée calculée ci-dessus. Voilà une partie du compte de résultat que les dirigeants ont en horreur !
Les charges internes représentent les taxes et impôts divers (sauf l’impôt sur les sociétés ou l’impôt sur le revenu selon le statut juridique choisi). On y inclut par exemple la cotisation foncière des entreprises (CFE). Les charges internes comprennent également l’ensemble des dépenses sociales (rémunérations et cotisations sociales des dirigeants, salaires bruts des employés, charges patronales).
C’est un SIG qui passionne les grandes sociétés car il permet d’étudier le poids relatif de la masse salariale de l’entreprise, le niveau de rémunération des dirigeants, etc.
4e SIG : le résultat avant impôt
Le résultat avant impôt se calcule en retranchant les « autres charges » de l’excédent brut d’exploitation évalué ci-dessus.
Les autres charges représentent les dépenses liées à un emprunt (frais de garantie, intérêts bancaires, intérêts des comptes courants d’associés). Le résultat avant impôt fait apparaître le niveau d’endettement de l’entreprise. Il illustre sa politique financière.
5e SIG : le résultat net
Le résultat net (en déficit ou en bénéfice) se calcule en retranchant l’impôt sur les sociétés (ou l’impôt sur le revenu selon le statut juridique) du résultat avant impôt évalué ci-dessus.
Dans le cas d’une société soumise à l’impôt sur les sociétés, le bénéfice net représente, après l’affectation aux réserves, le montant des dividendes qui seront distribués aux investisseurs associés à l’entreprise (sous certaines conditions légales).
Les SIG sont bel et bien des intermédiaires au compte de résultat. Ils font le point sur la politique financière de l’entreprise, au fur et à mesure des dépenses et au fur et à mesure des années.
En résumé visuel, on obtient :
Chiffre d’affaires
– charges variables
= marge sur coûts variables
– charges externes
= valeur ajoutée
– charges internes
= excédent brut d’exploitation
– autres charges
= résultat avant impôt
– impôt (sur les sociétés ou sur le revenu)
= résultat net
Les soldes intermédiaires de gestion, en valeur ou en proportion
Les SIG se calculent d’abord en valeur, mais les banques apprécient les pourcentages pour leur caractère plus parlant.
C’est en évaluant le poids des différentes dépenses de l’entreprise sur son chiffre d’affaires que les SIG se retranscrivent en proportion. Ainsi, le compte de résultat s’analyse en un clin d’œil.
Les études statistiques réalisées par les cabinets d’analyses financières dévoilent de nombreux ratios clés. Tout créateur d’entreprise peut donc aisément se comparer à la concurrence (techniques de benchmarking) et valider la bonne adéquation de ses SIG avec son secteur d’activité.
Avant de présenter un business plan à la banque, n’oubliez pas vos soldes intermédiaires de gestion !
Pour en savoir plus sur les ratios et les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG), retrouvez nos articles sur le blog de Valoxy :
- Le tableau de bord : outil de management indispensable pour le dirigeant
- Le prévisionnel financier : réfléchir, construire, présenter
- Les outils de gestion : qu’entend-on par tableau de bord ?
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- Comment lire un bilan comptable en un clin d’œil et 10 informations simples ?