Comment s’y prendre avec la génération Y ?

On la dit hyper-connectée, créative, entreprenante mais aussi individualiste, impatiente et moins fidèle que les générations précédentes. Mais qui est la génération Y, que la perspective d’intégrer un  grand groupe et d’y faire carrière ne fait plus rêver ? Ou qui préfère le mi-temps ou des week-ends prolongés, quitte à gagner moins ?

Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France,

La génération Y, qui est-elle ?

La « génération Y » désigne avant tout les personnes nées entre 1980 et le milieu des années 90. Une génération qui a grandi en même temps qu’ont explosé les nouvelles technologies de l’information et de la communication, et plus spécifiquement internet.

Un contexte sociétal commun

C’est aussi une génération qui a grandi dans un contexte plus global (même s’il prend racine bien avant) d’augmentation des divorces, de la baisse constante du nombre d’enfants par famille, et de l’indépendance (volontaire ou subie) de la femme au quotidien. Une particularité qui, au-delà d’avoir reformé le schéma traditionnel familial, a quelque peu élevé les enfants issus de cette génération en individus à part entière.

Une génération « biberonnée » aux nouvelles technologies

C’est une génération qui arrive sur le marché du travail pour les plus jeunes, ou qui travaille déjà depuis une dizaine d’année pour les autres. Quoi qu’il en soit, ces jeunes, en tant que salariés, ne connaissent l’entreprise qu’avec les emails, utilisent smartphones et tablettes en guise de bloc-notes et ont parfois déjà même été recrutés par visioconférence. C’est une génération qui s’intègre relativement facilement à l’entreprise à condition d’y trouver son compte. Mais alors, quelles sont les attentes de cette génération dans le monde du travail ? Comment les animer ?

Quelles sont les aspirations de la génération Y ?

Une génération en quête de démarquage…

Le succès de DEEZER, SPARTOO, MY MAJORCOMPANY, VICOMTE ARTHUR ou encore ATTRACTIVE WORLD, toutes des entreprises créées par de jeunes trentenaires, montre que cette génération créative entreprend et innove. Elle est à l’aise avec les nouvelles technologies numériques. La plupart de ces réussites étant d’ailleurs indissociables de l’internet.  Ces succès sont de bons exemples pour la génération Y née après 90, tentée et motivée par devenir son propre patron.

…Mais pas à n’importe quel prix

Parallèlement, l’environnement économique n’a plus rien à voir avec ce qu’ont connu les parents de cette génération. Ces jeunes sont devenus une variable d’ajustement d’un marché du travail morose, alors entre l’envie de créer et les nécessités de la vie (contracter un emprunt, se loger, fonder une famille..), la perspective d’un CDI est souvent l’option privilégiée.

Pour preuve, entre février et avril 2016, la société MANPOWER a réalisé une enquête portant sur un échantillon de 19 000 personnes issues de la génération Y et ce dans 16 pays différents.  Il ressort, lorsqu’on les interroge, que l’argent est le premier critère de choix du poste (92%), suivi ensuite par la sécurité de l’emploi (87%) puis du nombre de jours de congés proposés (86%). La même enquête fait ressortir que l’entente entre collègues est importante pour 80% des sondés au même titre que la possibilité de moduler ses horaires (79%).

La génération Y est donc une génération paradoxale, tiraillée entre une envie d’émancipation du schéma de travail classique, et un besoin de stabilité justement permise par l’activité salariée conventionnelle.

Comment s’y prendre pour manager cette génération ?

Utiliser à bon escient leur rapport à la technologie 

La présence des outils numériques (smartphones, tablettes, etc..) donne accès à une multitude de contenus. La génération Y, sans faire de généralisation, possède une faculté à naviguer entre tout ces contenus disponibles, à utiliser des sources variées pour aller chercher de l’information ou la diffuser. Cette faculté est un atout que peut mettre à profit l’entreprise, afin par exemple de mieux communiquer.

Relativisez votre position hiérarchique

On sait également que la génération Y réclame plus de reconnaissance de la part de sa hiérarchie tout en étant beaucoup moins conventionnelle envers elle. Le rapport au N+1 est plus détendu ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est plus désinvolte. La génération Y tutoie par exemple beaucoup plus facilement ses responsables. Ne considérez pas cela comme de l’irrespect mais comme une manière d’instaurer une relation de travail apaisée. Le salarié de la génération Y s’inscrit également plus facilement dans la négociation ; prouvez-lui dans ce cas que la tâche à réaliser s’inscrit dans une démarche de « donnant-donnant ».

Bousculez vos habitudes organisationnelles

C’est aussi une catégorie de salariés en quête de responsabilisation. Cependant,  les jeunes semblent plus dispersés que leurs aînés dans la réalisation des tâches au travail (effet de « zapping »). Il est donc préférable de leur confier des tâches plus courtes tout en instaurant un suivi plus régulier. N’hésitez pas à provoquer des petites réunions informelles, autour de la machine à café par exemple (« stand up meetings ») ou directement au poste de travail du salarié.

Il est important de leur faire un retour (feed-back) régulier sur la qualité de leur travail. Cela permettra de mettre en évidence l’utilité de leur travail et facilitera ainsi leur imprégnation dans la culture de l’entreprise.

Mélangez vos équipes

Si elle aime qu’un supérieur hiérarchique  lui montre de la considération pour son travail, la génération Y apprécie également d’être reconnue par les salariés ayant plus d’expérience, qu’ils soient ses supérieurs ou non. En tant que manager, faites en sorte de mêler les équipes quand cela est possible afin de faciliter le dialogue inter-générationnel.

La génération Y, les clés essentielles :

  • La génération Y bouscule les codes de l’entreprise traditionnelle : rapport à la hiérarchie, besoin de flexibilité dans le travail, organisation, utilisation du numérique… C’est le moment d’adopter un management décomplexé qui correspond mieux à cette génération et auquel elle sera plus réceptive.
  • La génération Y a grandi à une époque où des grandes réflexions ont toujours été au centre des enjeux politiques : la protection de l’environnement, la parité homme / femme, et elle est donc plus réceptive à ces questions. A l’heure du RSE et de l’instauration de règles de parité en entreprise, profitez de sa vision pour mettre en place ces mesures dans l’entreprise.
  • Cette génération, si elle est créative et volontaire dans le travail, n’en n’aspire pas moins à construire une vie privée épanouie. C’est une génération prête à s’investir pour l’entreprise si elle est récompensée ; dans le cas contraire les jeunes iront chercher ailleurs. C’est le moment de fidéliser ces salariés : instaurez un système de rémunération gratifiant les résultats par exemple (primes, intéressement,…).
  • N’oubliez pas que cette « génération Y » représente environ 40% de la population active en 2015 et tend encore à croître. Les entreprises ne peuvent ignorer les adaptations que cette population nécessite. S’adapter à ses salariés c’est aussi faire évoluer son entreprise : profitez de cette opportunité pour lui faire prendre un nouveau tournant.

Conclusion

N’ayez pas peur ! La génération Y n’est pas une génération extraterrestre.

Il est vrai que la codes classiques de l’organisation au sein de l’entreprise s’amenuisent : rigidité des horaires, respect de la hiérarchie, segmentation par services, fidélité à l’entreprise… La jeune génération ne fonctionne pas comme ses aînés. Il est donc nécessaire d’adapter son management. Car si le jeune a besoin de l’entreprise, les entreprises ont également besoin de cette génération. Elle est habile avec les nouveaux outils numériques, polyvalente, et s’adapte facilement aux changements. C’est une génération qui sait déjà que le temps du « une entreprise / une carrière » est révolu. Et elle n’hésitera pas à prendre la porte si elle ne trouve plus son compte là où elle est.

L’adaptation de votre management à cette nouvelle vague de salariés est essentielle. D’abord parce qu’elle représente déjà près de la moitié de la population active en 2015. Mais également parce que la génération suivante (après 95) va détonner encore plus.

Alors pourquoi ne pas prendre le virage dès maintenant et rendre votre entreprise novatrice en matière de management ?

Pour plus d’informations sur les nouvelles générations de salariés, retrouvez nos articles sur le blog de Valoxy :

génération Y

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires