Le paritarisme et l’entreprise

Les partenaires sociaux (syndicats de travailleurs et patronat) font partie des “corps intermédiaires”. Ceux-ci recouvrent des assemblées et associations très diverses, qui se situent entre l’État et l’individu. Grâce à leur connaissance et leur expertise, ces groupes se voient confier des missions d’intérêt général. Ils font ainsi vivre la démocratie.

Le paritarisme associe les partenaires sociaux à la gestion d’organismes qui influent directement sur la vie de l’entreprise. Ces organismes jouent un rôle primordial dans le dialogue social.

Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, définit dans cet article ce qu’est le paritarisme, et son importance pour l’entreprise.

 

Définition

Le paritarisme est une doctrine visant à résoudre la question sociale par la généralisation de modes de gestion associant à égalité les représentants d’employeurs et de salariés. (Larousse)

Le paritarisme se définit aussi comme un « système de gestion paritaire ».

Une instance “paritaire” fonctionne selon les principes de concertation et de cogestion. Elle se compose à égalité de représentants des salariés (syndicats) et des employeurs (patronat).

 

L’importance du paritarisme pour l’entreprise

Consacré par la loi, le paritarisme est un principe fondamental des régimes d’assurance sociale (la Sécurité sociale). On le retrouve également dans d’autres institutions comme les Prud’hommes, la formation professionnelle, l’Unedic (gestion de l’assurance chômage) et dans certaines institutions de retraite complémentaire. C’est un “pilier” de l’économie sociale et solidaire (ESS), et il prend des formes différentes selon le secteur d’activité qu’il couvre. En effet, les droits qu’il génère n’ont ni le même objet, ni les mêmes sources juridiques.

 

Pour ou contre le paritarisme ?

Pour les détracteurs du paritarisme, dont fait partie le président Macron, il revient au gouvernement et aux élus, garants de l’intérêt général, de mener les réformes. Leur volonté, qui s’est exprimée notamment par des évolutions législatives, et par les “ordonnances” réformant le droit du travail (2017), est clairement d’affaiblir les corps intermédiaires, comme les organisations syndicales et patronales.

Pour eux, les organismes sociaux sont des administrations comme les autres. Elles doivent donc revenir dans le giron de la collectivité. Ils considèrent en effet que les partenaires sociaux n’ont pas vocation à s’immiscer dans leur gestion, ni à écrire la loi (en l’occurence, le Code du Travail, au travers notamment des négociations des accords interprofessionnels). Ils considèrent enfin la gestion paritaire comme archaïque, et source de conflits d’intérêts.

 

Pour les défenseurs du paritarisme, au contraire, celui-ci permet “d’ajuster la gestion de façon plus rapide que l’administration”. Il se base en effet sur l’expérience vécue dans l’entreprise. En s’appuyant sur le pluralisme des partenaires sociaux, la gestion paritaire permet aussi d’éclairer les prises de décision et le travail législatif. Le dialogue social traditionnel, accusé parfois d’être trop “lent”, permet enfin aux entreprises et aux salariés de s’approprier les lois et les réformes qui les concernent, au lieu de les “subir”.

 

En conclusion

Les déboires des partenaires sociaux ces dernières années (syndicats et patronat confondus) ont terni leur image dans l’opinion. Qu’il s’agisse d’avantages indus, de caisses noires, d’abus ou de mauvaise gestion dans leur propre organisation, ces « défauts » ne doivent pas faire oublier leur importance fondamentale dans le paysage économique. Si le manque d’intérêt d’une majorité de français à leur égard est préoccupant, c’est surtout la “remise en cause” périodique dont ils sont l’objet de la part des politiques, découlant d’une vision manichéenne de la vie démocratique, qui pose problème.

Il faut espérer au contraire leur renforcement, une évolution de leur représentativité et de leur institutionnalisation, et des progrès dans leur organisation.

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