Trouver un financement pour son projet de création d’entreprise est une démarche difficile pour de nombreux entrepreneurs.
Quels sont les critères de décision des banques ? Quel est le rôle des différents acteurs du financement ? Quels types d’aides peuvent-ils apporter ? Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, répond dans cet article à toutes ces questions.
Financement : quels sont les critères des banques ?
Les banques vont étudier les projets de création d’entreprise qui leur sont proposés selon plusieurs critères :
Le profil du porteur de projet :
Les organismes financiers vont s’assurer
- de vos compétences dans le secteur d’activité choisi,
- de votre capacité à gérer et pérenniser votre business.
Votre CV sera l’outil utilisé pour justifier vos diplômes ainsi que votre éventuelle expérience dans le domaine.
L’engagement financier :
Un apport personnel en adéquation avec votre projet de création semble indispensable pour se voir octroyer un concours financier. Le capital social traduit cet apport initial personnel. Selon les sociétés, le capital social est une garantie pour les créanciers. Les blocages des comptes courants d’associé peuvent également garantir l’engagement du débiteur sous certaines conditions. (Voir notre article : Apport en compte courant, une solution de financement pour les entrepreneurs)
Les banques attendent généralement un apport correspondant à 1/3 du financement de la part du créateur d’entreprise.
La faisabilité financière du projet :
Afin de faire face à ses échéances (intérêt principal du banquier), l’entreprise se doit d’être rentable. Cette rentabilité doit permettre de dégager la trésorerie nécessaire (notion de cash-flow). Pour cela, les créanciers utilisent un certain nombre d’indicateurs, comme la capacité d’autofinancement, plus connue sous le nom de CAF.
Love money, un bon moyen de faire levier ?
Besoin de fonds pour lancer un projet de création d’entreprise ou faire face à des difficultés financières passagères ? Le Love Money peut être une solution.
Le Love Money ou « argent de l’amour », désigne une levée de fonds effectuée par l’entrepreneur auprès de personnes qui lui sont proches comme sa famille ou ses amis. Ces personnes deviennent donc associés de l’entreprise et participent au projet.
Encore faut-il les convaincre de participer au capital de votre entreprise. Pour cela plusieurs arguments sont à exposer. A l’aide d’un business plan, expliquez votre projet de création d’entreprise et l’intérêt de lever des fonds auprès de personnes de confiance. (Voir notre article Love et Money font-ils bon ménage ?)
Maintenant qu’ils ne doutent plus de votre projet, utilisez la notion de défiscalisation, mais avec précaution. (Voir notre article : Réduction d’impôts (IR-PME) pour souscription au capital d’une PME). Voilà qui pourrait convaincre les plus sceptiques.
Création d’entreprise : les autres sources de financement (Réseau, LMI, Nacre….)
Il existe de nombreuses sources de financement lors de la création d’entreprise. Ces financements dépendent du projet, du repreneur, des montants d’investissements et des emplois prévus :
- Les prêts d’honneur sont souvent proposés en direct au créateur qui doit les réinvestir dans l’entreprise. (Voir notre article : Les aides au financement pour la création ou la reprise d’entreprise)
- Ces prêts sont compris entre 2 000 € et 50 000 €, et comportent souvent un différé de remboursement de 12 mois, quelques pistes :
- LMI
- Réseau Entreprendre
- ADIE
- France Active
- Aide Total (en cas d’accord Réseau Entreprendre)
- Initiative finance
- …
- Le prêt à taux zéro et sans garantie NACRE. Les montants sont compris entre 1 000 € et 10 000 €, le remboursement est prévu sur 5 ans.
- Le capital versé par le Pôle emploi (45 % du reliquat de vos droits chômage) ou 15 mois d’indemnités versées mensuellement,
- Aide à la création d’entreprise pour les personnes handicapées demandeurs d’emplois par l’Agefiph (jusqu’à 6 000 €),
- Les fonds destinés aux femmes créatrices d’entreprise.
Cette liste n’est pas exhaustive, n’hésitez donc pas à vous rapprocher de votre expert-comptable, de la CCI ou de la Chambre des Métiers…
Bonne pêche aux financements ! Et n’oubliez pas les concours si vous avez un projet innovant…
Les Business Angels et autres fonds
Vous avez un projet innovant et souhaitez lever des fonds pour vous lancer ? Le créateur d’entreprise innovante rencontre souvent des difficultés pour financer son projet de création d’entreprise et constituer des fonds propres suffisamment solides pour répondre à ses besoins.
Il peut être amené à faire appel à des Business Angels à la fois pour renforcer ses capitaux et pour bénéficier des compétences et du réseau de ses investisseurs.
Qu’est-ce qu’un Business Angel ou fonds d’investissement ?
Le business angel est une personne physique (ou morale) qui investit une partie de ses capitaux dans une société existante (ou un projet de création d’entreprise) à potentiel. Il s’agit d’une prise de participation minoritaire. En plus de son argent, il met gratuitement à disposition de l’entrepreneur ses compétences, son expérience, ses réseaux et ses relations, et une partie de son temps.
Conseil VALOXY :
Pour maximiser vos chances, garder à l’esprit que les Business Angels et autres fonds d’investissement ne rentrent généralement que sur la base d’une société par actions et très souvent d’une SAS. La SARL ne connaît qu’un mode de direction: le gérant. Les investisseurs veulent souvent mettre en place un organe de contrôle de la direction sans que le fait d’être membre du « Board » ne les oblige à figurer sur l’extrait Kbis de la société.
Sachez qu’il existe des fonds plus ou moins « voraces », privilégiez donc dans un premier temps les fonds régionaux, ils ont souvent vocation à sortir dans des conditions acceptables.
Quelles sont les aides pour les créateurs ?
Vous souhaitez créer votre entreprise ? Pourquoi ne pas bénéficier d’aides ? Il existe un certain nombre d’aides afin d’encourager la création d’entreprise. Qu’il s’agisse d’aides financières, d’allégements fiscaux, de réductions de charges sociales, pourquoi ne pas en bénéficier ?
Les allégements fiscaux :
Il est possible de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les bénéfices pour les entreprises implantées dans certaines zones d’aménagement du territoire.
Il en est de même en matière d’impôts locaux (pour la part revenant à l’Etat).
Vous pourrez également être exonéré de cotisations sociales si vous installez votre entreprise en zone franche urbaine (ZFU).
Les aides financières pour la réinsertion professionnelle des demandeurs d’emploi :
- ACCRE : le dispositif permet une exonération de charges sociales pendant un an (ou plus dans certains cas) pour les demandeurs d’emploi qui créent ou reprennent une entreprise.
- D’autres aides existent comme le dispositif Nacre (Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise), pour les personnes susceptibles de prétendre à l’Accre.
Les autres aides au financement :
Vous pouvez également bénéficier du soutien d’organismes comme OSEO pour la réalisation d’études préalables et le développement de projets d’innovation.
N’oubliez pas la réduction d’impôt pour souscription au capital des entreprises nouvelles.
Enfin, il est possible d’obtenir des chèques-conseils permettant aux créateurs et repreneurs d’entreprise d’obtenir l’aide d’un expert-comptable à moindres frais.
Compte courant ou capital, que choisir ?
Pour injecter des fonds dans votre société, plusieurs choix s’offrent à vous : apports en capital ou apports en compte courant ? Le choix va dépendre de considérations d’ordres financier, juridique et fiscal. Un point sur les questions à se poser lors de la constitution du capital social d’une entreprise pour vous aider à arbitrer entre ces deux modes de financement :
Lors de la création de votre société vous ne serez pas obligé de verser l’ensemble des fonds dans le capital social. Vous pouvez renforcer la trésorerie en recourant au compte courant d’associés (prêt d’un associé à la société).
L’avantage est que ce mode de financement est plus souple que l’apport en capital. Cela peut être très utile lorsque le besoin en financement est temporaire.
Après avoir signé une convention de compte courant vous deviendrez en quelque sorte, créancier de votre société et pourrez normalement prétendre au remboursement des fonds à tout moment. Généralement les comptes courants d’associés sont rémunérés.
Toutefois si votre projet est risqué, vous devez privilégier le capital à la dette. Cela crédibilise votre projet de création d’entreprise vis-à-vis des investisseurs en capital et le cas échéant des banquiers.
Fiscalement le choix n’est pas neutre. La fiscalité des dividendes est plus avantageuse que celle des intérêts de compte courant. De même, grâce à l’apport en numéraire (capital social), vous pouvez bénéficier de la réduction d’impôt sur le revenu (IR) et d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Comment limiter les cautions ?
Avant de vous accorder un crédit, les établissements financiers doivent se prémunir contre le risque de votre éventuelle insolvabilité. Pour parer à la responsabilité limitée qu’offrent les créations d’entreprise ou certaines sociétés, les créanciers font appel aux garanties personnelles et réelles. Le cautionnement en fait partie.
Le cautionnement est le contrat par lequel une personne, la caution, s’engage à payer le créancier dans le cas où le débiteur principal viendrait à ne pas payer ce dernier. En cas de non-paiement, le débiteur pourra actionner votre caution pour être payé sur vos économies personnelles.
Dès lors, quel intérêt à créer une société à responsabilité limitée si votre patrimoine personnel se trouve engagé ?
Il existe des moyens pour limiter ces cautions. En effet, des organismes tel OSEO, Nord Actif, … proposent une gamme de garanties pour faciliter l’accès aux concours bancaires des entreprises. Ils peuvent garantir entre 40 et 70% du risque. Il suffit d’en faire la demande directement à votre banque ou avec le soutien d’un réseau agréé (CCI) qui vous aide à monter un dossier. Ce soutien est accordé sous conditions et moyennant rémunération.
Pour le solde non garanti : 30 à 60%, vous pouvez légitimement partager le risque avec le banquier. Ainsi une création d’entreprise garantie par Oséo à 70% vous permet de négocier une caution à hauteur de 15% du solde du montant emprunté. Sachez que cette méthode est pratiquée de manière habituelle pour les créations d’entreprise, elle n’a donc rien d’exceptionnelle.
Le prêt à la création d’entreprise ou PCE une autre piste ?
Le prêt à la création d’entreprise (PCE) est un bon moyen pour financer les premiers investissements nécessaires au lancement de votre activité, ainsi que votre besoin en fonds de roulement (BFR). Il concerne toutes les créations d’entreprises ayant un numéro SIREN et les entreprises créées ou reprises depuis moins de trois ans. Les reprises d’entreprises en procédure de redressement ou liquidation judiciaire ne peuvent pas bénéficier de ce dispositif.
Certains secteurs d’activité ne peuvent pas en bénéficier comme les entreprise agricoles, la promotion et la location immobilière. De plus, le dirigeant ne doit pas contrôler d’autres sociétés et doit diriger exclusivement l’entreprise concernée.
Le prêt à la création d’entreprise est compris entre 2 000 et 7 000 euros. Le besoin de financement ne doit pas dépasser 45 000 euros. Ce prêt est obligatoirement accompagné d’un concours bancaire de plus de 2 ans d’au moins 2 fois le montant du prêt, sous forme de prêt ou crédit-bail.
La demande est à effectuer auprès de la banque directement ou avec le soutien d’un réseau d’aide à la création d’entreprise.
Pourquoi le prêt à la création d’entreprise est-il intéressant lors d’une création d’entreprise ?
- Sa durée est fixée à 5 ans avec un différé de remboursement du capital et des intérêts de 6 mois.
- Ce prêt est accordé sans garantie, ni caution personnelle. C’est l’OSEO qui garantit le PCE.
- De plus, l’OSEO peut garantir le prêt associé à 70%.
- Cependant, le taux est fixé par la banque.
Le prêt à la création d’entreprise reste un moyen efficace d’obtenir un supplément de financement rapidement.
Location, crédit bail, emprunt que choisir ?
Lors de la création d’entreprise, l’entrepreneur a souvent besoin de financer ses premières acquisitions, et le lancement de l’activité. Maîtriser le besoin de financement est un élément clé de la création d’entreprise, choisir les bons moyens de financement peut aider à maîtriser la pression financière qui s’exercera lors des premiers mois d’activité. (Voir notre article Crédit bail, leasing, LOA, LDD, comment les différencier ?)
Si l’emprunt est un mode de financement souvent utilisé lors d’une création d’entreprise, le crédit-bail ou la location peuvent être une solution complémentaire intéressante.
Dans le contrat de crédit-bail la banque achète le bien puis le loue pour une durée donnée avant de le céder pour une valeur résiduelle définie (1 % à 6 % de la valeur d’origine).
Avantage du crédit-bail / emprunt :
- Le crédit-bail finance l’intégralité du besoin. L’emprunt nécessite en général un apport de l’ordre de 30 %. Cela permet de préserver la trésorerie,
- Le crédit-bail finance la TVA au travers des loyers. L’emprunt finance le HT, il convient donc de trouver une solution de financement de la TVA jusqu’à sa récupération,
- La banque restant propriétaire, il est plus facile d’obtenir un crédit-bail, les garanties sont plus faibles.
Limites du crédit-bail / emprunt :
- Le coût est souvent supérieur à l’emprunt classique,
- Vous n’êtes pas propriétaire tant que la levée d’option n’a pas été réalisée.
Idée reçue :
De nombreux dirigeant pensent que le crédit-bail est plus intéressant car les loyers représentent une charge ce qui permet de réduire l’impôt sur les sociétés.
En fait, il est vrai que le crédit-bail permet de déduire les loyers versé, mais cela correspond à l’amortissement et les intérêts que l’entreprise a dans le cadre d’un emprunt. Chaque cas étant particulier, pour savoir lequel est financièrement le plus intéressant, il ne vous reste plus qu’à sortir votre calculette…
Pour en savoir plus sur le financement de votre entreprise ou de vos débuts d’entrepreneur, retrouvez nos articles sur le blog de Valoxy :