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Le proche aidant

Le « proche aidant » s’occupe d’un proche en perte d’autonomie. Avec le vieillissement de la population, ou le choix de rester à domicile plutôt que dans un établissement spécialisé, les besoins sont de plus en plus importants. Le nombre d’aidants est estimé aujourd’hui à un salarié sur 6. Il pourrait atteindre un quart dans un avenir proche. En majorité des femmes.

Mais quelle définition donner à l’aidant ? Qui est concerné ? Pour quel type d’aides ? Les aidants eux-mêmes sont-ils aidés ? Les entreprises doivent-elles intervenir ? Comment peuvent-elles faire face ?

Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts-de-France fait un point.

Qu’est-ce qu’un proche aidant ?

L’article L113-1-3  du code de l’action sociale et des familles définit la notion de proche aidant d’une personne âgée en perte d’autonomie. Il peut être un aidant familial ou une personne de l’entourage proche (voisin, ami,..). “Est considéré comme proche aidant d’une personne âgée son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.”

Par extension, l’aidant est donc quelqu’un de proche qui s’occupe d’une personne en perte d’autonomie : personne âgée, accidenté de la vie, personne handicapée, enfant porteur de trouble “dys”, …

Comment devient-on proche aidant ?

Être (ou “devenir”) proche aidant n’est pas toujours une situation choisie, voire un choix pleinement assumé. L’accompagnement peut être progressif dans le cas d’une personne âgée. Il est soudain lors d’une maladie ou d’un accident. Il existe depuis toujours dans le cas d’un enfant difficile, ou d’une personne handicapée…

Quelle aide apporte-t-il ?

Le proche aidant passe du temps auprès d’une personne qui en a besoin. Simple présence, soutien moral, aide administrative, soins d’hygiène, préparation des repas, conduites régulières et accompagnement (chez le psy, l’ergothérapeute, l’orthophoniste, l’hôpital de jour), hébergement d’un proche, etc., les aides apportées sont multiples. Et la charge qu’elles représentent importante. 

Un sondage de l’OCIRP (Organisme Commun des Institutions de Rente et de Prévoyance) réalisé en Juin et Juillet 2024 auprès d’un échantillon de 5 500 personnes révèle que les aidants en emploi consacrent en moyenne 8,6 heures par semaine à leurs proches. C’est à dire l’équivalent d’une journée de travail !

Quelles sont leurs difficultés ?

Les aidants affrontent des défis multiples. Ils rencontrent des difficultés d’organisation, de gestion du temps, de charge mentale et psychologique, que personne n’imagine. 

La première est que, la plupart du temps, ils ne réalisent pas qu’ils sont “aidants”. Ils considèrent leur “temps d’aide” comme naturel, allant de soi, normal. Ils ne se voient pas déléguer leur présence, se faire remplacer (auprès d’un enfant, d’un parent âgé, d’un handicapé) à quelqu’un d’autre. Trop souvent d’ailleurs, les intéressés ne peuvent compter – ou pensent ne pouvoir compter – que sur eux-mêmes pour faire face. (“Les autres” ne sauront pas comment faire).

L’aidant fait face à de réelles difficultés, dont il n’a pas forcément conscience, et qu’il n’appréhende pas toujours :

  • dans son environnement familial (tension au sein du couple, continuer à s’occuper de ses enfants, isolement, frustration), 
  • au travail (absentéisme, frein sur son évolution professionnelle par manque de disponibilité, non reconnaissance, peur d’en parler, …), 
  • dans la vie quotidienne (surmenage, surcharge mentale, fatigue, pouvoir d’achat, …). 

Aider un proche en situation de handicap ou de dépendance est en effet éprouvant. L’aidant organise sa vie autour de la personne aidée. Il est parfois confiné avec la maladie ou le handicap. Il ne peut plus – ou il s’empêche de –  voyager, pour ne pas s’éloigner.

Comment les aidants peuvent-ils se faire aider ?

Beaucoup d’améliorations ont été apportées ces dernières années en faveur de l’aide et de la solidarité (aux aînés, aux personnes handicapées, aux parents d’enfants difficiles..). Et de nombreuses structures (publiques, associatives, privées) soutiennent les personnes en situation de perte d’autonomie ou de dépendance.

—>Le statut d’aidant 

Il peut être reconnu par la Sécurité sociale et le conseil départemental. Il peut déboucher sur des aides comme l’AJPA et l’AVA (voir plus bas)

—>Le congé de proche aidant

Anciennement appelé “congé de soutien familial”, le congé de proche aidant  permet à tout salarié, sans condition d’ancienneté, de solliciter un congé pour s’occuper d’un proche, malade ou handicapé, ou en perte d’autonomie. Il peut être indemnisé (AJPA).

—>Le congé de solidarité familiale, pour assister un proche en fin de vie,

—>Le don de jours de repos à un salarié parent d’enfant gravement malade, etc.

—>Les services de prévention et de santé au travail (SPST)

—>Le droit au répit pour les aidants familiaux 

Il représente un temps de repos et de pause primordial dans l’accompagnement des personnes âgées ou en situation de handicap. Créé en 2016 par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, il permet à l’aidant de souffler et de prendre du temps pour lui, et ainsi éviter l’épuisement. Les solutions peuvent passer par :

  • Le relayage (ou suppléant à domicile), c’est à dire l’intervention d’un service d’aide à domicile (répit à domicile, présence de nuit, …). Il permet à l’aidant de se reposer, de  sortir voir des amis ou des proches, …
  • L’hébergement en famille d’accueil ou en maison de répit (qui existe dans de nombreux départements), qui permet un séjour par mois du vendredi matin au dimanche après-midi.
  • L’hébergement temporaire permet aux personnes âgées qui vivent à domicile de trouver des solutions d’hébergement pour une courte durée.
    • dans un établissement pour personnes âgées, 
    • chez des accueillants familiaux. 
  • L’accueil de jour ou de nuit. 
  • Les séjours de répit entre aidant familial et aidé (séjours vacances adaptés).

Et côté finances ?

—>L’AJPA (Allocation Journalière de Proche Aidant) 

Cette aide vise à compenser une partie de la perte de salaire durant le congé de proche aidant. Versée dans la limite de 66 jours par personne aidée et dans la limite de 4 personnes au cours du parcours professionnel du salarié (soit 264 jours au total). Son montant en 2025 est de 65,80 € par journée. (32,90 € par demi-journée). À noter que les aidants qui n’ont aucune activité professionnelle et qui ne bénéficient pas d’indemnités chômage ne peuvent pas en bénéficier.

—>L’AJPP (Allocation journalière de présence parentale)

L’AJPP concerne les parents d’un enfant gravement malade, accidenté ou handicapé.

—>L’AVA (Assurance vieillesse des aidants)

L’AVA s’adresse aux personnes sans activité professionnelle ou à temps partiel qui apportent leur aide à titre non professionnel, de manière régulière. Elle permet de valider des trimestres pleins de retraite sur des périodes non travaillées (ou travaillées à temps partiel), pour élever leurs enfants ou s’occuper d’un enfant ou d’une personne en situation de handicap. La demande d’affiliation se fait auprès de :

  • la MDPH, maison départementale des personnes handicapées,
  • la Caisse d’Allocations familiales (Caf),
  • ou la Mutualité sociale agricole (MSA). 

Une information difficile à trouver

Mais certaines informations restent malgré tout difficiles à trouver. De plus, ces services ne proposent pas toujours les mêmes prestations, ni les mêmes conditions d’intervention, ou de prise en charge. A qui s’adresser ? Comment choisir un service adapté à la situation de la personne aidée ?

Et l’entreprise, dans tout ça ?

Le sujet des salariés aidants représente un défi croissant pour les entreprises (cf. enquête citée plus haut). C’est un véritable enjeu RH : toutes les problématiques soulevées par la notion de proche aidant (inclusion, diversité, lien entre les générations, etc.) vont dans le sens des évolutions sociétales actuelles.

Mais les politiques sociales des entreprises sont souvent timides, parfois même inexistantes, dès qu’il s’agit d’aborder des problématiques liées à la vie personnelle des collaborateurs.

Que peut alors faire l’entreprise pour les aidants ? 

Avant tout, les salariés aidants doivent pouvoir bénéficier d’un climat de bienveillance dans l’entreprise. Une sensibilisation est donc primordiale avant d’instituer des aménagements spécifiques, qui pourraient amener des frictions au sein des équipes. Et les solutions ne manquent pas :

  • horaires flexibles, temps partiel, semaine de quatre jours, absences autorisées, “télétravail spécial aidant”,  journée de démarches administratives, accompagnement des collaborateurs aidants par un tiers, etc.
  • mise en place d’un fonds de solidarité, aides financières, 

En tout état de cause, ces aides et aménagements ne peuvent se mettre en place qu’avec l’accord des personnes concernées. 

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