Le compte courant d’associé est un outil pratique et important au service des associés et de l’entreprise. Il est simple à utiliser, et son fonctionnement offre une grande souplesse.
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, vous explique comment fonctionne le compte courant d’associé.
I- Définition du compte courant d’associé
Ce n’est pas un compte bancaire. Il s’agit d’une avance de fonds, faite par un associé ou un dirigeant à la société. Il est remboursable, et peut être rémunéré.
On peut inscrire au crédit du compte courant les rémunérations dues, les remboursements de frais à effectuer, les dividendes non réglés (mais dus à l’associé) ou encore les avances de l’associé à l’entreprise. Ainsi ne sortiront elles pas immédiatement de la trésorerie de l’entreprise.
Au débit du compte, on inscrira les paiements et règlements faits à l’associé.
En contrepartie de ces montants, l’associé peut toucher des intérêts calculés sur les sommes déposées sur son compte courant. Malgré un taux pratiqué parfois plus élevé que pour un emprunt bancaire, cela représente un mode de financement intéressant pour l’entreprise. En effet, la disposition des fonds est immédiate et donc plus souple que de contracter un emprunt. De même n’y a-t-il pas de frais d’assurance sur ces montants « prêtés » par ce biais à l’entreprise.
Les conditions pour disposer d’un compte courant d’associé sont diverses :
- détenir au moins 5% du capital social de la société (SARL, Société par Actions ou encore SAS)
- être gérant, actionnaire, membre d’un directoire ou conseil de surveillance, ou administrateur
Le personnel d’une entreprise peut également disposer d’un compte courant dans le cadre, par exemple, d’un accord de participation dont les montants sont bloqués et inscrit sur un compte courant dans la comptabilité de l’entreprise, et ce dans la limite de 10% des capitaux propres.
L’associé ou l’actionnaire qui ne remplit pas ces conditions peut toutefois effectuer un apport en compte courant d’associé si les fonds sont bloqués pendant au moins deux ans.
II- Fonctionnement du compte courant d’associé
a) Mise en place
La mise en place d’un compte courant est très simple, il ne nécessite d’aucun formalisme particulier, contrairement à une modification du capital social. Les statuts pourront prévoir des dispositions sur l’utilisation des comptes courants.
b) Fonctionnement
Les associés peuvent effectuer des apports en compte courant d’associé afin que l’entreprise puisse faire face à ses besoins de trésorerie.
Remboursement du compte courant d’associé :
L’associé peut demander le remboursement des apports qu’il a effectué en compte courant. Toutefois, ce principe peut être limité par un acte qui prévoit les modalités de remboursement : une convention de blocage. Cette convention empêche le remboursement des sommes avancées pendant plusieurs années. Un compte courant d’associé pourra être remboursé après la période de blocage.
Rémunération du compte courant d’associé :
Les apports en compte courant d’associé peuvent être rémunérés par un intérêt fixe. Il faut prévoir une rémunération des montants mis à disposition quand l’apporteur est une personne morale afin d’éviter un risque sur le plan fiscal.
Blocage du compte courant d’associé :
On peut prévoir un blocage des montants apportés en compte courant. Dans le cadre d’un octroi de prêt, ce blocage de compte courant peut être demandé par la banque afin que le prêt serve uniquement à financer le développement de l’entreprise. Plus d’informations en cliquant ici
III- Avantages et inconvénients du compte courant
a) Avantages fiscaux pour l’entreprise
Les intérêts versés par la société sur le compte se déduisent du bénéfice imposable réalisé par la société. (si le capital social est entièrement libéré et que le taux d’intérêt ne dépasse le seuil légal, de 2,03% en 2016).
Pour une personne morale, les intérêts du compte courant comptent comme des produits financiers. Ils entrent dans le bénéfice imposable, et supportent donc l’impôt sur les sociétés. Pour une personne physique, ces intérêts constituent un revenu soumis à l’IR dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers. Voir notre article Fiscalité des comptes courants d’associés.
b) Avantages financiers pour l’entreprise
Le compte courant d’associé est une opération plus simple et moins onéreuse qu’une augmentation de capital (qui va nécessiter une modification des statuts). Cela offre également la possibilité pour les entreprises de garder une plus grande autonomie financière.
Le compte courant peut s’avérer moins coûteux qu’un emprunt classique. En effet, il ne s’accompagne pas d’une assurance comme les emprunts bancaires.
c) Inconvénients du compte courant
En dehors de difficultés de l’entreprise, celle-ci peut toujours rembourser un compte courant. Il n’entre donc pas dans le calcul des fonds propres, à moins d’être bloqué. (Dans ce cas, on les appelle des quasi fonds propres). En effet, si le compte courant peut se rémunérer par le versement d’intérêts, il n’entre pas dans le calcul de la répartition des bénéfices et peut se montrer moins avantageux que du capital.
Exemple: si deux actionnaires apportent la même somme avec une répartition compte courant – capital différente, c’est celui qui aura mis plus de capital dans la société qui profitera plus de la distribution des bénéfices que l’autre.
Dans certains cas, l’associé pourra décider d’abandonner totalement ou partiellement les apports qu’il a effectués par l’intermédiaire de son compte courant.
On utilise un abandon de compte courant pour plusieurs motifs. Si la société réalise une perte qui pourrait compromettre la continuité de l’exploitation, l’abandon de compte courant permettra de réduire partiellement ou totalement le déficit. De même si le passif de la société se dégrade et que les associés souhaitent préserver les capitaux propres. Ou encore si les associés souhaitent rétablir le montant des capitaux propres de la société avant une opération de cession.
Conséquences :
Concernant la société, l’abandon de compte courant d’associé améliore la structure du passif du bilan. Il en résulte un allègement des dettes financières, et un renforcement des capitaux propres. Concernant l’associé qui effectue l’abandon, il perd une créance qu’il avait sur la société. Il ne pourra plus prétendre au remboursement de son apport. Toutefois, l’utilisation d’une clause de retour à meilleure fortune permet de récupérer partiellement ou totalement le montant abandonné. (si la situation de l’entreprise s’améliore).
Pour en savoir plus sur les comptes courants d’associés, retrouvez nos autres articles sur le blog de Valoxy :
- Le Compte Courant d’Associés
- Qu’est-ce qu’un compte courant d’associé? A quoi sert-il ?
- L’intérêt du compte courant d’associé pour un dirigeant
- Peut-on se faire rembourser un c/c quand l’entreprise est en difficulté ?
Bonjour,
Le montant du compte courant d’associé doit-il être déclaré à l’ISF ? Merci
Chantal Winckler