Tout créateur d’entreprise se retrouve un jour ou l’autre confronté aux critères bancaires. Et les établissements financiers semblent de plus en plus exigeants. Aujourd’hui, ils peinent à financer les besoins en trésorerie. Ces liquidités indispensables au bon démarrage de l’entreprise nécessitent un traitement à part. Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, rappelle dans cet article quelques règles de base pour financer ses besoins de trésorerie.
Financer sa trésorerie : les règles bancaires
Traditionnellement, les banques financent en priorité les besoins « amortissables », c’est-à-dire les investissements durables. Il suffirait d’identifier les amortissements comptables pour valider un prêt bancaire ? Il n’en est rien ! Depuis 2008 et la crise des « subprimes », les établissements bancaires ont des règles de plus en plus strictes. Les investissements immatériels (protection d’une marque, achat d’un brevet…) ou financiers (titres de participation, caution…), bien qu’amortissables de manière comptable, sont passés à la loupe par les banquiers. Pourront-ils prendre « l’objet » qu’ils financent en garantie ? Telle est en effet bien souvent la règle pour obtenir un crédit.
Dans un tel contexte, comment financer ses besoins immatériels, son stock de départ, son plan de communication au démarrage ou encore son « coussin » financier pour faire face aux aléas ? En phase de démarrage, il est rare de réaliser suffisamment de chiffre d’affaires pour couvrir ses premières dépenses.
Quelles sont les solutions apportées au financement de la trésorerie en phase de création d’entreprise ?
L’apport personnel
Les banques exigent un apport personnel. Ainsi, les deniers de l’entrepreneur servent à financer les besoins en liquidités pendant que les établissements bancaires se consacrent au financement des investissements. De fait, plus les besoins en trésorerie au démarrage sont élevés, plus le pourcentage d’apport personnel sur le total du projet doit être élevé. Le minimum requis par les banques s’élève à 30 %. Il peut grimper à 50 % pour les projets à forts besoins de trésorerie.
Le prêt d’honneur
Le prêt d’honneur est octroyé par les plateformes d’initiatives locales, toutes issues de l’organisme France Initiative. Il est à taux 0, mais surtout, il est attribué en nom propre. Son rôle est d’augmenter la capacité d’apport du créateur d’entreprise. Il complète les fonds propres, d’abord pour le respect des critères bancaires, mais aussi pour un financement plus important de la trésorerie !
Attention, les modalités d’octroi du prêt d’honneur varient d’un département à l’autre.
Financer ses besoins de trésorerie au démarrage : OSEO et le PCE (Prêt à la Création d’Entreprise)
Le PCE est attribué par OSEO (affilié à Bpi France, la banque publique d’investissement) aux entreprises en phase de création. Bonne nouvelle ! Il est destiné à financer la trésorerie au démarrage et les investissements immatériels qui ne sont pas pris en charge par la banque. Mauvaise nouvelle, son montant ne peut pas excéder 7 000 euros. De plus, il complète obligatoirement un prêt bancaire, d’un montant au moins égal à deux fois le montant du PCE. Les ressources restent donc limitées.
Attention, le PCE concerne uniquement les projets dont les besoins au démarrage sont inférieurs à 45 000 euros.
Mais alors, que faire pour un projet à fort besoin en trésorerie ?
Financer ses besoins de trésorerie au démarrage : business angels et crowdfunding
Prêt bancaire ou recherche d’investisseurs ? Lorsque le projet nécessite de gros besoins en liquidités et / ou en investissements immatériels (recherche et développement, stratégie de communication « pointue »…), la question ne se pose pas.
Les réseaux d’investisseurs, ou « business angels » deviennent de véritables actionnaires de l’entreprise qu’ils financent. Les sommes investies peuvent grimper à plusieurs milliers d’euros. Qu’importent les besoins financés, seul le potentiel du projet compte. À l’entrepreneur de convaincre !
Le crowdfunding est un mode de financement participatif qui utilise le potentiel de diffusion d’internet. Il permet de mettre en contact des porteurs de projet avec des particuliers désireux de participer à la naissance d’une entreprise. Les plateformes accueillent essentiellement des projets innovants, artistiques ou associatifs… Tout entrepreneur peut tenter sa chance ! Le financement peut intervenir sous forme de don, avec ou sans contrepartie, sous forme de prêt ou encore de prise de participation. Contrairement aux réseaux de business angels, les montants minimaux requis démarrent à 5 euros pour la plupart des plateformes. L’avantage ici est d’attirer des profils d’investisseurs différents : des particuliers, plus désireux de développer l’économie que d’investir dans des projets à forte rentabilité.
En savoir plus sur le crowdfunding : Le crowdfunding, nouvelle solution miracle pour les start-up en recherche de financement ?
Un mix de financements ?
Une bonne trésorerie au démarrage est un facteur de réussite. Les porteurs de projets ne doivent pas ignorer cet aspect de la création d’entreprise, même s’il peut devenir un véritable parcours du combattant. Finalement, des solutions existent. D’ailleurs, de nombreux entrepreneurs n’hésitent pas à mixer les leviers. Un prêt bancaire assorti d’un prêt d’honneur et d’un PCE peut être suivi d’une levée de fonds ou d’un appel au financement via les plateformes de crowdfunding. Tous à vos business plans !
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