La journée internationale des droits des femmes est l’occasion de faire le point sur l’état de l’entrepreneuriat au féminin en 2016-2017.
Si les femmes semblent plus investies dans le secteur des nouvelles technologies, elles ne représentent que 30 % des créations d’entreprises en général. Cette donnée stagne depuis plus de 10 ans, alors même que l’entrepreneuriat attire de plus en plus les femmes. Les barrières psychologiques auraient-elles la vie dure ?
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, fait un état des lieux.
Quelques chiffres révélateurs de l’entrepreneuriat au féminin
Aux États-Unis, la proportion de start-up fondées par au moins une femme est passée de 9 à 18 % entre 2010 et 2015, d’après une étude publiée par le site Crunchbase spécialisé dans les nouvelles technologies.
En France, en 2016, les entrepreneuses françaises ont levé 126.6 millions d’euros ; un montant en hausse de 29 % par apport à 2015, d’après le baromètre de l’entrepreneuriat Tech au féminin publié par « StartHer » et le cabinet KPMG.
Une étude menée par le club des femmes et du numérique « GirlPower »a révélé que 69 % des femmes interrogées considèrent la création d’entreprise comme plus épanouissante que le salariat.
Voilà pour le positif. Et pourtant, malgré ces chiffres, en France, depuis plus de 10 ans, les femmes ne représentent encore et toujours que 30 % des créations d’entreprises, tous secteurs confondus (chiffre : INSEE). Elles étaient 28 % en 2006, soit à peine 2 % de moins.
Autre indice révélateur : les conseils d’administration du CAC 40 ne comptent à l’heure actuelle que 30 % de femmes.
La volonté d’entreprendre est freinée par le fait même d’être une femme
Oui, les femmes qui créent une entreprise investissent plus qu’avant dans leur projet. Oui, les femmes qui créent une entreprise s’intéressent davantage aux secteurs des start-up et des nouvelles technologies.
Mais non, l’entrepreneuriat est loin d’atteindre la mixité. Les barrières à l’entrée qui empêchent les femmes de sauter le pas sont tenaces. Selon l’enquête menée par GirlPower3, 33 % des sondées estiment que le fait même d’être une femme est un frein pour entreprendre. Cause évoquée : la vie de famille qui semble difficile à concilier avec la vie d’entrepreneuse ; la répartition des tâches domestiques étant toujours inégalitaire entre hommes et femmes (en 2016, les femmes consacrent 3 h 26 min quotidiennes aux tâches domestiques contre 2 heures pour les hommes), mais aussi le sentiment de culpabilité d’investir une carrière « au détriment » de sa famille, de son couple ou encore la peur de ne pas être crédible dans un univers encore et toujours masculin.
Déconstruire les stéréotypes pour sauter le pas
Il est donc primordial de continuer à sensibiliser à l’entrepreneuriat au féminin, et ce dès le plus jeune âge. Montrer qu’il n’est pas question de « choisir » une carrière au détriment de sa vie personnelle. Médiatiser les femmes entrepreneuses pour montrer l’exemple. Densifier les réseaux de soutien aux femmes créatrices d’entreprises. Proposer des cours d’entrepreneuriat dès le collège, où la question du genre n’intervient pas encore dans le choix d’une filière (quoique !).
Car l’envie d’entreprendre est là. « Statistiquement, considérer que les femmes sont moins attirées par l’entrepreneuriat [que les hommes] n’a aucun sens », souligne Séverine Le Loarne, professeur chercheuse à l’École de Management de Grenoble. Il s’agirait donc plus de déconstruire les stéréotypes liés au sexe que de chercher à motiver les femmes à créer leur entreprise.
Bonne nouvelle, tout de même, la France est le quatrième pays au monde le plus actif en matière de soutien à l’entrepreneuriat des femmes, derrière les États-Unis, l’Australie et l’Allemagne.
Pour en savoir plus sur les femmes et l’entreprise, retrouvez nos articles sur le blog de Valoxy :
- Les femmes chefs d’entreprises sont plus optimistes et plus performantes que les hommes !
- « Quand les femmes réussissent en affaires, l’économie s’améliore ».
- Le guide de la parité femmes-hommes
- Les femmes dans les conseils d’administration : pourquoi la parité n’est toujours pas respectée en 2017
- Le Rapport de situation comparée : un outil pour l’égalité homme femme