Les dividendes en SAS et SARL, comme dans les autres formes de société, ne sont pas considérés comme une rémunération, mais comme des revenus de capitaux mobiliers.
Après avoir payé l’impôt sur les sociétés (IS), deux possibilités s’offrent aux sociétés pour l’affectation du solde restant. Elles peuvent mettre ce solde en réserve. Elles peuvent aussi le distribuer aux associés sous forme de dividendes. (Montants distribués par les personnes morales soumises à l’IS).
L’assemblée générale ordinaire (AGO) des associés qui se réunit chaque année décide de statuer sur les comptes de l’exercice écoulé et de l’affectation du résultat. Cela concerne, notamment, la SAS et la SARL. Quelle forme de société offre les meilleures avantages aux associés et à la société elle-même ? Dans la suite logique de l’étude de ces deux formes sociétaires, Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, fait le point pour vous sur les dividendes en SAS et SARL.
Dividendes : de quoi s’agit-il ?
Ces sommes versées peuvent provenir des bénéfices de l’année : le bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l’exercice diminué des pertes antérieures et des sommes à porter en réserve (légale ou statutaire) et augmenté, le cas échéant, du report à nouveau bénéficiaire. Ces sommes peuvent provenir, également, de prélèvements sur les réserves. (voir notre article La rémunération tirés des capitaux : les dividendes)
Du point de vue des associés
La distribution des dividendes à l’associé personne physique
Règles générales
Calcul du revenu net à déclarer
Pour le bénéficiaire, les distributions sont soumises à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers (RCM) et doivent être mentionnées dans sa déclaration annuelle de revenus. Elles s’ajoutent aux autres revenus de son foyer fiscal. L’ensemble est ensuite soumis au barème progressif par tranches de l’impôt sur le revenu.
Pour calculer le revenu net à déclarer, il convient :
- d’appliquer un abattement de 40 % sur le montant des dividendes bruts et autres distributions perçus, destiné à compenser leur double imposition (au niveau de la société et de l’associé/actionnaire) ;
- de soustraire ensuite les dépenses effectuées le cas échéant pour leur acquisition et leur conservation (frais de garde, par exemple).
Les dividendes distribués par le biais de SICAV, FCP et sociétés de capital-risque n’ouvrent pas droit à cet abattement.
Prélèvement à la source
Les revenus de capitaux mobiliers, perçus par des personnes physiques fiscalement domiciliées en France, supportent :
- un prélèvement forfaitaire de 21 %, à titre d’acompte de l’impôt sur le revenu (s’il est supérieur à l’impôt dû, l’excédent est restitué à l’associé) ;
- les prélèvements sociaux payés à la source de 15,5 %.
Les prélèvements sociaux s’appliquent avant l’abattement de 40 % donc sur le montant brut des dividendes. Les dividendes étant soumis au barème progressif, la CSG acquittée est imputable à hauteur de 5,1 % sur le revenu global imposable de l’associé qui les perçoit.
Dispense du prélèvement forfaitaire
Peuvent être dispensés de l’acompte de 21 % les personnes physiques dont le revenu fiscal de l’année N-2 est inférieur à :
• 50 000 € pour une personne seule ;
• 75 000 € pour un couple soumis à l’imposition commune (mariés ou pacsés).
Les dividendes en SAS et SARL : la distinction SAS / SARL
Les règles ci-dessus s’appliquent aux associés de SAS et aux associés de SARL non gérant majoritaire.
Les gérants majoritaires (SARL) ainsi que leurs conjoints bénéficieront de deux régimes différents en fonction du montant des dividendes :
La part du dividende inférieure à 10 % du montant du capital social + primes d’émission + moyenne du compte courant bénéficiera du même régime que les personnes physiques non gérantes.
Au-delà de 10 % du capital social + prime d’émission + compte courant moyen, le dividende s’assimile à de la rémunération. Il sera donc assujetti aux cotisations sociales (RSI) de 45 %. Ces cotisations seront prises en charge par la société.
Les dividendes étant des revenus de capitaux mobiliers, ils sont cumulables avec les ARE (allocation chômage créateur d’entreprise). Attention, les dividendes perçus par les gérants majoritaires au-delà des 10 % du capital social + comptes courants sont soumis au RSI, et sont déduits pour le calcul de l’indemnisation chômage.
La distribution des dividendes à l’associé personne morale
Les dividendes perçus par les associés personnes morales sont, en principe, soumis à l’IS, comme les autres produits perçus par la société.
Une exonération peut bénéficier à l’associé personne morale soumis à l’IS qui détient au moins 5 % du capital de la société distributrice. Et ce, qu’il s’agisse d’une SAS ou d’une SARL. Ce revenu financier bénéficiera du régime dit « mère fille ». C’est-à-dire qu’il ne sera fiscalisé que sur une quote-part de frais et charges de 5 % du montant distribué au taux d’IS de la société. L’associé bénéficie donc d’une exonération à hauteur de 95 % du montant des dividendes.
Du point de vue de la société qui distribue
La SAS est, encore une fois, la forme la plus souple. En effet, le mode de distribution est libre et la loi ne l’impose pas, à la différence de la SARL.
Cette dernière doit, lors de l’assemblée générale ordinaire annuelle, présenter son rapport de gestion. Il comprend le montant :
- des dividendes versés au titre des trois exercices précédents,
- des revenus distribués éligibles à l’abattement, de ceux qui ne le sont pas, ventilés par catégorie d’actions.
Ainsi, que ce soit pour les associés ou pour la société, le régime de la SAS semble avoir plus d’avantages. En cas de doutes n’hésitez pas à nous contacter.