Le monde du spectacle possède de nombreuses spécificités. Le statut atypique des « intermittents du spectacle » en fait partie. Cela pose de nombreuses questions, notamment celle du cumul de ce régime avec un statut d’auto-entrepreneur. Être intermittent du spectacle et auto-entrepreneur est-il compatible ?
Valoxy fait le point sur les conditions et les limites de ce cumul.
Qu’est-ce qu’un « intermittent du spectacle » ?
L’appellation d’ « intermittent du spectacle » ne désigne ni un statut, ni un métier à proprement parler mais plutôt les conditions particulières de salariat qu’ont à connaître les personnes qui travaillent dans le monde du spectacle, qu’il s’agisse de techniciens, d’ouvriers ou d’artistes.
Un intermittent du spectacle est donc avant tout un salarié qui va alterner des périodes d’activité et d’inactivité. (d’où le vocable d’ « intermittent »).
Ce dernier exerce un métier d’artiste (acteur, chanteur, musicien, etc.) ou de technicien dans le cadre d’un spectacle ou de toute autre production artistique.
Ses périodes d’activité se déroulent dans le cadre de contrats à durée déterminée (CDD) d’usage. Enfin, l’intermittent du spectacle va bénéficier d’un régime d’assurance chômage particulier. Et notamment celui de l’ « intermittence » d’emploi propre au monde du spectacle.
Le cumul « intermittent du spectacle » et auto-entrepreneur
Dans le cadre d’une même activité ?
En effet, les artistes (acteurs, chanteurs, musiciens…) ainsi que les techniciens du spectacle qui ont le statut d’ « intermittents du spectacle » sont soumis au régime général de la Sécurité sociale car ils sont considérés comme des salariés, des organisateurs, des producteurs de spectacles.
Ils ne peuvent donc opter pour le statut d’auto-entrepreneur, réservé aux indépendants soumis au RSI (régime social des indépendants).
En revanche, l’ « intermittent du spectacle » qui décide d’exercer une autre activité indépendante (non salariée), sans rapport avec son « art », pourra le faire sous le statut d’auto-entrepreneur et ainsi cumuler les deux régimes. Néanmoins, ce cumul sera limité et soumis à conditions.
Dans le cadre d’une activité différente ?
S’il est interdit aux intermittents du spectacle d’exercer la même activité que celle pour laquelle ils ont le statut d’intermittent sous le régime de l’auto-entrepreneur, il leur est loisible de créer une autre activité professionnelle (libérale, industrielle, commerciale, artisanale) sous ce régime, mais en respectant certaines conditions.
Conditions tenant à l’activité
L’autre activité que peut créer l’intermittent ne doit pas appartenir à un domaine éligible au régime de l’assurance chômage applicable aux « intermittents du spectacle ».
Il ne peut donc pas s’agir des activités listées aux annexes 8 et 10 de la convention d’assurance chômage, c’est à dire :
- Annexe 8 : Techniciens, ouvriers des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, de la radio, de la diffusion et du spectacle ;
- Annexe 10 : Les artistes du spectacle (artistes lyriques, dramatiques, chorégraphiques, de variétés…).
Conditions tenant au cumul
Si l’« intermittent du spectacle » remplit les conditions lui permettant d’exercer une autre activité sous le régime d’auto-entrepreneur, il pourra alors cumuler :
- L’allocation spécifique versée au titre des annexes 8 et 10 (régime spécial des « intermittents du spectacle ») ;
- Les revenus tirés de l’autre activité exercée sous le statut d’auto-entrepreneur.
Mais attention, si ce cumul est possible, il ne sera que partiel.
En effet, les allocations spécifiques aux « intermittents du spectacle » et les revenus que ces derniers tirent d’une autre activité sont cumulables jusqu’à 1,4 fois le plafond mensuel de la Sécurité sociale.
Soit pour l’année 2021, un cumul possible à hauteur de 4 800 euros.
Pour plus d’information sur les métiers artistiques, consultez nos articles sur le blog de Valoxy :