La blockchain est une nouvelle technologie de stockage et de transmission d’informations. Elle est devenue très populaire parce qu’elle est étroitement liée au bitcoin et à l’avènement des crypto-monnaies. Ses applications vont cependant bien au-delà. La blockchain fait partie des technologies en passe de bouleverser des secteurs clés comme la banque ou l’assurance, et nous n’en sommes qu’aux prémices !
Mais alors, qu’est-ce que la blockchain ? Quels sont ses applications et ses bénéfices en entreprise ? Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, vous donne une vue d’ensemble.
Les explications
Une « blockchain » (en anglais « chaîne de blocs ») est une nouvelle technologie numérique. Elle désigne une base de données capable de stocker et de transmettre des informations, de manière transparente et entièrement sécurisée (informations cryptées), sans l’intervention d’aucun organe de contrôle. Dans une blockchain, tous les échanges qui ont été réalisés sont en effet conservés au sein d’un « historique » infalsifiable. Les échanges en question peuvent être des transferts de fonds ou d’actions, mais aussi des transferts d’informations et des ordres pour l’exécution automatique de contrats (« smart contracts »).
On parle de blockchain, car les transactions qui sont effectuées entre les utilisateurs sont regroupées par bloc. Chaque bloc est validé et rendu infalsifiable par ce que l’on appelle des nœuds du réseau, (c’est à dire toutes les machines composant le réseau) en fonction de techniques variables selon la blockchain. La structure de la blockchain est décentralisée, car la base de données n’est pas hébergée par un serveur unique, mais par de nombreux utilisateurs à travers le monde. Aucun intermédiaire ne peut donc s’immiscer dans une transaction pour en vérifier la validité, et, de plus, les informations contenues dans les blocs sont cryptées, empêchant toute modification a posteriori.
Lorsqu’un bloc a été validé (par plusieurs utilisateurs), il est ajouté à la chaîne des blocs antérieurs. La transaction, devenue infalsifiable, est visible par le récepteur, mais aussi par l’ensemble du réseau de la chaîne. Il existe des blockchains publiques et des blockchains privées, limitées à un certain nombre d’utilisateurs.
« Imaginez un grand cahier impossible à effacer »
Pour aider à la compréhension, le mathématicien Jean-Paul Delahaye explique la blockchain comme suit : « imaginez un très grand cahier [un peu comme un grand livre de compte, NDLR] que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible. »
Les applications de la blockchain
La blockchain sert au transfert ultra sécurisé de fonds, de titres financiers et d’informations. Elle est utilisée notamment dans le cadre de programmes d’exécution automatique de contrats. Elle sert aussi de stockage de ces informations.
Le transfert de fonds
La blockchain du bitcoin représente en fait la crypto-monnaie ainsi que son protocole de paiement, sécurisé et infalsifiable. En théorie, tout le monde peut accéder à la blockchain du bitcoin et acheter des biens et des services. (Dans la pratique, c’est bien sûr un peu plus compliqué !). Les bitcoins peuvent ensuite être échangés en devise (Euros, Dollars, etc.) sur des plateformes d’échange, comme Paymium, par exemple.
Les « smart contracts » (contrats intelligents) grâce à la blockchain de l’Ethereum
La blockchain de l’Ethereum va plus loin que des transactions. Elle permet de faire tourner ce que l’on appelle des « smart contracts » (pour « contrats intelligents »). Les « smart contracts » sont des programmes informatiques capables de valider les critères de réalisation d’un contrat et d’en déclencher automatiquement l’exécution, le cas échéant. Ce sont par exemple les programmes d’indemnisation des organismes d’assurance. Ce type d’outil analyse les sinistres pour déclencher le procédé d’indemnisation adapté et personnalisé. Aucune intervention humaine à un moment ou à un autre du processus n’est nécessaire. Il fonctionne via une blockchain pour crypter le transfert des informations, le rendre fiable et entièrement transparent.
En 2017, Axa a lancé une assurance automatisée basée sur la blockchain, baptisée Fizzy, en partenariat avec la start-up Utocat. Le programme analyse en temps réel les retards de vols en avion et indemnise automatiquement les souscripteurs concernés.
D’autres programmes basés sur la blockchain sont à l’étude, notamment dans le milieu bancaire. Le Crédit Agricole développe ainsi un programme appelé Ripple chargé d’effectuer automatiquement les transferts d’argent pour ses clients transfrontaliers. Ripple devrait permettre le virement d’un salaire en francs suisses sur un compte bancaire en euros en quelques minutes seulement (contre 3 jours actuellement), de manière entièrement sécurisée et sans intermédiaire.
Le cadre juridique
En France, c’est une ordonnance d’avril 2017 qui donne pour la première fois une place légale à la blockchain dans les processus de transferts de fonds. Elle s’inscrit à l’article L223-12 du Code Monétaire et Financier. Sa définition : « un dispositif d’enregistrement électronique partagé permettant l’authentification d’opérations sur titres spécifiques, destinés à être échangés sur les plateformes de financement participatif : les minibons. » En décembre 2017, une autre ordonnance autorise la blockchain comme moyen légal pour transférer la propriété de certains titres financiers. C’est une grande première en Europe et un sacré coup donné aux institutions bancaires traditionnelles. Cette nouvelle perspective devrait pousser les acteurs de la Fintech* à trouver des solutions toujours plus innovantes en matière de transferts, de nantissement, de paiements numériques, etc.
L’Union européenne a créé un observatoire de la blockchain pour favoriser l’utilisation de cette nouvelle technologie auprès de tous les citoyens de l’UE. De belles perspectives sont à venir !
Pour plus d’informations sur la blockchain, retrouvez nos articles sur le blog Valoxy :