L’école d’ingénieurs Mines Paris Tech a publié une étude réalisée sur un échantillon de 800 start-up. Elle révèle que les entreprises qui détiennent un brevet ont trois fois plus de chance de réussite que les autres.
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, zoome sur l’avantage concurrentiel du brevet comme moyen de se démarquer sur son marché (et attirer les investisseurs).
C’est une étude Mines Paris Tech réalisée auprès de 800 start-up françaises qui confirme ce que bon nombre d’acteurs de l’entrepreneuriat savent déjà : les entreprises détentrices d’un brevet sont plus compétitives, mais aussi plus attractives pour les investisseurs. Résultat des courses : trois fois plus de chances de réussite pour une start-up propriétaire d’un brevet ; 30 % d’entre elles arrivent même à fusionner, se faire racheter par de très gros comptes, voire s’introduire en Bourse grâce à la détention de ce précieux sésame.
« C’est un passage obligé pour se faire financer », raconte dans une interview donnée aux Échos (juin 2017) le Président de la start-up Pollen AM Cédric Michel. Et d’ajouter « l’un de nos investisseurs nous a même carrément imposé (de déposer) ! »
Des atouts non négligeables pour l’entreprise
Investir dans un brevet a effectivement plusieurs effets positifs sur une entreprise :
- l’augmentation de sa valeur au bilan
- il protège un concept inédit et limite la concurrence à très court terme, laissant le temps à l’entreprise de gagner des parts de marché pour devenir leader. Dit autrement, le brevet est une barrière à l’entrée relativement forte pour la concurrence.
- Le dépôt d’un brevet crédibilise et facilite la recherche de partenaires pour pénétrer des marchés internationaux.
- Dans ce contexte, être propriétaire d’un brevet rassure les investisseurs.
Jusqu’à 100 000 euros sur 10 ans : le coût d’un brevet s’anticipe dès les débuts de l’entreprise !
Mais le dépôt d’un brevet s’anticipe dès la phase de création et d’amorçage, car la démarche peut coûter très cher : « jusqu’à 100 000 euros sur 10 ans » pour une protection internationale, explique Didier Patry, directeur général chez France Brevets ; sans parler de la rédaction du document en soi ! Le brevet nécessite d’envisager toutes les failles technologiques qui permettraient à la concurrence de s’engouffrer. Il s’agit donc de s’entourer de professionnels juridiques et techniques et de prendre le temps de bien rédiger avant de se précipiter pour faire le dépôt. La première étape est de vous rendre à l’INPI pour valider que votre invention est brevetable et vous mettre en lien avec les bonnes personnes pour vous accompagner dans cette aventure.
Enfin, malgré ses effets positifs sur l’entreprise, seules 15% des start-up françaises ont investi dans un brevet en phase de démarrage ou d’amorçage, contre 23 % outre-Rhin. La faute au manque d’information et d’orientation à ce sujet ? Quel dommage quand on sait que le brevet dope les investissements, certes, mais aussi les opportunités de développement à l’international, « particulièrement sur le marché nord-américain et japonais » selon les professionnels des nouvelles technologies.