Le candidat du Parti Socialiste en lice pour la présidentielle le mentionne dans son programme. La Finlande est le premier pays d’Europe à l’expérimenter auprès de 2 000 de ses citoyens : le revenu universel est la grande tendance du moment !
Mais derrière cette mesure, prônée par certains, décriée par d’autres (lors d’une interview, Michel Sapin disait du revenu universel qu’il « incitait à l’oisiveté et à la paresse »), se cache une véritable philosophie, voire un modèle de société à part entière.
Qu’est-ce que le revenu universel et comment fonctionne-t-il ? Où en sommes-nous exactement dans sa mise en œuvre ? Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, fait pour vous un tour d’horizon.
Le principe du revenu universel
Définition
Le revenu universel se définit comme une somme versée à tous les citoyens d’un État, sans condition de revenu et quels que soient leur situation sociale et le niveau de leur patrimoine. Il vise à se substituer aux allocations sociales et il s’ajoute aux autres revenus perçus, sans aucune réévaluation. En bref, il s’apparente à un salaire minimum à vie, versé par l’État à l’ensemble de ses citoyens.
Son bénéfice direct, selon les soutiens au principe, serait double :
- une simplification du système social actuel considéré comme trop bureaucratique dans de nombreux pays
- l’augmentation du niveau de vie général des citoyens
On parle également de revenu de base, de revenu d’existence ou d’allocation de base pour évoquer le revenu universel.
Plus qu’une simple mesure, le revenu universel semblerait selon ses défenseurs, être une véritable philosophie
Révolution sociétale ou leurre ?
Mais au-delà des effets directs de la mesure, les adhérents au concept l’envisagent comme un véritable bouleversement des modèles sociétaux actuels. D’abord, il supprimerait les pressions financières sur certains actifs, contraints d’accepter un travail mal payé pour subvenir à leurs besoins. Le revenu universel rééquilibrerait ainsi de manière indirecte l’offre et la demande de travail vers une augmentation générale des salaires.
Dans le même ordre d’idée, il assurerait aux citoyens la liberté financière pour choisir leur dessein professionnel et s’épanouir dans des projets pour lesquels ils sont les plus sensibles ; favorisant la créativité et l’innovation au sein de nos sociétés (selon les philosophes John Rawls – États-Unis et Philippe Van Parijs – Belgique).
Par son absence de conditions pour le percevoir, il est aussi vu comme une manière de ne pas stigmatiser les bénéficiaires d’allocations (selon l’entrepreneur allemand Götz Werner).
Pourquoi certaines voix s’y opposent ?
Si le concept du revenu universel séduit certaines franges de la population, il est aussi rejeté par d’autres qui y voient un système d’assistanat renforcé et une incitation à rester sans emploi plutôt qu’à travailler, voire même « une incitation à l’oisiveté et à la paresse », comme le mentionnait le ministre des Finances Michel Sapin en novembre 2016 lors d’une interview sur France Info.
Où en sommes-nous ?
Il y a les débats, les courants de pensée, les pour et les contre… Et il y a la Finlande, qui expérimente le revenu universel depuis le 1er janvier 2017. Sur 5.5 millions d’habitants, 2 000 personnes bénéficient désormais de 560 euros par mois pendant deux années de test, et ce quelle que soit l’évolution de leurs revenus professionnels et de leur patrimoine durant cette période.
L’objectif est d’observer les comportements des citoyens face à ce nouveau mode d’intervention de l’État et de vérifier si, oui ou non, le versement d’un revenu universel influera sur leurs prises de décisions, en matière de recherche d’un emploi en cas de chômage, d’évolution de carrière professionnelle, de création d’entreprise…
La Finlande est le premier pays européen à expérimenter le revenu universel sur une tranche de sa population, mais d’autres États ont déjà sauté le pas. Citons l’Ontario (Canada), l’Alaska (États-Unis) ou la République de Singapour (Asie du Sud-est).
Et en France, où en sommes-nous ?
La France en est pour l’instant au stade des débats. Le candidat du Parti Socialiste (PS) à la présidentielle Benoît Hamon évoque dans son programme le revenu universel d’existence. Il s’élèverait à 750 euros et serait destiné, à terme, à tous les citoyens, en substitution des minima sociaux, sans réévaluer le niveau des pensions retraite et des allocations chômage.
Le revenu universel d’existence passerait par une étape transitoire de revalorisation du RSA à 600 euros. Celui-ci serait versé à tous les ayants-droit de ces prestations sociales, sans condition d’âge.
Selon le candidat du PS, le coût de la mise en place du revenu universel équivaut à celui du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (environ 20 milliards d’euros) alors que les opposants l’estiment entre 300 et 400 milliards d’euros.
Pour plus d’informations sur la protection sociale, consultez nos articles sur le blog de Valoxy :
