Comment réussir sa levée de fonds ? Comment convaincre de la viabilité de son projet de création d’entreprise ? De nombreux articles se placent du point de vue de l’entrepreneur. Et si aujourd’hui, vous basculiez de l’autre côté pour devenir vous-même investisseur ?
Grâce à la nouvelle tendance du crowdfunding (« financement participatif », en français), tout le monde peut soutenir l’économie, à hauteur de ses moyens. Business angels, crowdfunding, prêts rémunérés… Quelles sont les différentes formes d’investissement dans les entreprises qui existent en France ? Quels sont les critères à prendre en compte avant de sortir le portefeuille ? Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, fait le point.
Les réseaux de business angels
Le business angel ou « investisseur providentiel » investit dans le capital d’une société. Il devient actionnaire, minoritaire puisque l’entreprise reste dans les mains du porteur de projet. Au-delà de l’aspect financier, le business angel devient aussi un véritable conseiller personnalisé. Il ouvre son carnet d’adresses. Il partage son expérience professionnelle. Si l’entreprise dépose le bilan, il ne récupère que rarement sa mise de départ !
« Les business angels sont passionnés, explique Jean-Marie, lui-même “investisseur providentiel” depuis 5 ans. Notre réseau compte d’anciens chefs d’entreprise, certains étaient serial entrepreneurs. À l’âge de la retraite, ils ont amassé un certain pécule. Investir dans des start-up est une manière de continuer les défis ».
Business angel, quel profil type ?
« Avant d’investir dans des entreprises, j’ai commencé par mettre ma famille à l’abri », souligne Pierre, ex serial entrepreneur actuellement actionnaire dans plusieurs start-up.
Vous souhaitez partager votre fibre entrepreneuriale en devenant business angel ? Les « investisseurs providentiels » se réunissent dans des réseaux officiels. Il en existe dans tous les départements.
Le crowdfunding : un nouveau profil d’investisseur
L’avantage du crowdfunding ? Côté entrepreneur d’abord : tout le monde peut tenter sa chance. Des projets artistiques, associatifs, des modèles économiques trop souvent hors des critères bancaires… Le projet aboutira à condition de séduire suffisamment d’internautes investisseurs.
Côté investisseur ensuite : les mises de départ démarrent à 5 euros sur la plupart des plateformes. Tout le monde peut donc participer et devenir investisseur ! Attention toutefois. Si certains sites proposent un investissement direct dans le capital des sociétés, d’autres ne permettent que le don d’argent, avec ou sans contrepartie.
« Crowdfunder » : quel profil type ?
À l’internaute de fixer ses objectifs. Certains sites misent sur l’économie locale, avec une recherche de projets par zone géographique… Idéal pour les commerces ou les associations de quartiers ! L’internaute donne un peu d’argent. Si le projet aboutit, il bénéficie directement des services financés.
Aux Etats-Unis, la plateforme Kickstarter, précurseur en la matière, a permis par exemple le financement de films à gros budgets tels que Veronica Mars, inspiré de la série populaire du même nom. La France a suivi avec le financement participatif de « Jeux Dangereux », dont la réalisatrice n’est autre que Michèle Laroque. Avis aux cinéphiles ! En contrepartie de leur participation, ils récupèrent objets signés des acteurs, invitations aux avant-premières voire même la possibilité d’assister aux tournages !
Le crowdfunding pour participer à notre belle économie : oui ! Le crowdfunding pour rentabiliser son placement financier : non !
Le prêt rémunéré
Jusqu’en 2014, en vertu du principe du monopole bancaire, les particuliers avaient interdiction de proposer des prêts rémunérés à des entreprises. Poussée par le succès du crowdfunding et un modèle américain plus libéral, notre réglementation vient tout juste d’évoluer.
Sur ces plateformes, c’est souvent au particulier de choisir le projet, le montant et le taux de son prêt. Si l’entreprise dépasse la somme escomptée, elle choisit ses investisseurs les plus avantageux. Gare aux taux trop élevés ! En général, ceux-ci se situent autour de 7 à 10 % avant impôts, soit un retour sur investissement supérieur au livret A.
Prêteur : quel profil type ?
Adeptes du Web, toutes ces plateformes sont faites pour vous ! Prêter aux entreprises devient un véritable placement financier. Le risque de ne pas récupérer la somme investie existe bel et bien, mais après 6 mois d’existence, le site Unilend n’enregistrait par exemple que 2 % de défauts de paiements.
Pour minimiser les risques, il est préférable de prêter de petites sommes sur plusieurs projets différents. Les abonnés de ces sites deviennent de véritables « serial prêteurs » à la recherche de multiples bons plans et de multiples petites rentabilités.
Passion pour l’entrepreneuriat, volonté de soutenir l’économie locale par de gros placements ou de petites sommes ou de gros placements … Il y en a pour tout le monde ! Business angel, crowdfunder, serial prêteur… Et vous, quel est votre profil d’investisseur ?
le crowdfunding de prêt rémunéré aux entreprises a été effectivement rendu possible par la récente loi éponyme dont le décret a été publié en octobre 2014. C’est une vraie révolution dans la mesure où cette loi casse le monopole bancaire. En effet, jusqu’ici les banques empruntaient ou utilisaient les dépôts des épargnants, ce qui leur coûtait entre 0% et 1% et prêtaient cet argent aux entreprises jusqu’à 12%. Par ailleurs, le métier de prêts aux entreprises existe depuis des décennies. Le risque de non paiement est donc bien connu et bien maîtrisé et se situe à 1% en moyenne pour les sociétés saines. On voit donc les bénéfices qu’ont réalisé les banques depuis des décennies. Aujourd’hui des particuliers peuvent prêter en direct à des entreprises. C’est précisément ce que pemet Prêt à la Carte.
Par ailleurs, certaines entreprises saines ont beaucoup de mal à se financer auprès des banques. Pourquoi ? Dans de nombeux cas, les banques ne prêtent que sur projets d’achats de biens matériels. Les projets portants sur des achats « l’immatériels » : rénover unsite internet, investir pour hnonorer une grosse commande, recruter etc…ne sont pas financés par les banques pour des raisons de politique de risque (notamment Bâle III pour les connaisseurs…). Là encore le crowdfunding de prêt vient combler un vide. Prêt à la Carte se différencie d’autres crowdfunders en offrant d’autres types de prêt : création dans le cadre de franchise, rachats de parts sociales, rachats de fonds de commerce, immobilier.
Un peu de vocabulaire… autour du mot « Investisseur »
Un crowdfunder n’est investisseur que s’il a pris des parts dans une société sur une plateforme de Crowd-Equity (WiSeed, Anaxago, SmartAngels). S’il prête, alors il prend le titre de « prêteur » ou créancier mais le mot est peu utilisé. Enfin, dire qu’un souscripteur sur KickStarter ou KissKissBnkBank est un investisseur est un terme inadapté. Ces plateformes pratiquent uniquement le don et donc les internautes sont des donateurs. Et la générosité de leur don se mesure par rapport aux contrepartie qui leur sont offertes.
Bonjour,
merci pour l’attention que vous portez à notre blog ainsi que pour les précisions que vous apportez qui nous permettrons d’être plus précis dans nos prochains articles.
Sincèrement,
L’équipe Valoxy, expert-comptable
Effectivement. L’article décrit le crowdfunding sous ses deux premières formes historiques : le don et le prêt. A SmartAngels, nous représentons la troisième forme : l’equity crowdfunding (parfois appelée crowdequity ou crowdinvesting). Elle permet d’investir en fonds propres dans des startups et PME de croissance à partir de 1000 € et jusqu’à 1 M € (variable en fonction du profil de la société). L’Ordonnance n° 2014-559 du 30 mai 2014 relative au financement participatif nous permettra d’évoluer dans de meilleures conditions, notamment avec la création du statut CIP (conseiller en investissement participatif).