Parmi la dizaine de mesures annoncées par le président pour oublier la fronde des entrepreneurs « Pigeons » figure la baisse de la fiscalité sur les plus-values de cession de titres relevant du régime de droit commun. Ainsi qu’un abattement complémentaire de 500 000 € pour les entrepreneurs qui partent à la retraite. La fiscalité des plus-values mobilières réalisées par les entrepreneurs devrait donc être allégée… après avoir été augmentée au début de l’année, pour certains d’entre eux, avec l’application de la plus-value au barème progressif de l’impôt.
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, vous éclaire sur l’annonce des deux régimes d’impositions évoqués : le régime de droit commun et le régime incitatif avant de faire un tableau récapitulatif des abattements annoncés.
Concrètement, ce sont deux régimes de référence qui devraient concerner l’imposition des plus-values de cession : le régime de droit commun, et le régime incitatif.
Le régime de droit commun sur les plus-values de cession de titres
Le régime de droit commun rehausse les abattements sur les plus-values en fonction de la durée de possession par l’entrepreneur, sauf lorsque la vente à lieu dans les deux années qui suivent l’acquisition, auquel cas aucun abattement ne serait pratiqué. L’abattement serait de :
- Imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cession avant 2 ans,
- 50% entre deux et huit ans de détention,
- et de 65 % au-delà de huit ans de détention.
L’évolution est sensible pour les entrepreneurs puisqu’aujourd’hui, les taux d’abattement sont de :
- 20% pour les durées de détention comprises entre 2 et moins de 4 ans,
- 30 % pour les durées de détention comprises entre 4 et moins de 6 ans,
- 40 % pour les durées de détention d’au moins 6 ans.
Le régime incitatif sur les plus-values de cession de titres
Le régime incitatif majore les abattements dans certaines situations comme le départ à la retraite de l’entrepreneur ou les cessions de titres de PME de moins de dix ans. L’abattement annoncé commence après une détention des titres d’un an minimum. Il est de :
- 50% pour les durées de détention comprises entre 1 et moins de 4 ans,
- 65% pour les durées de détention comprises entre 4 et moins de 8 ans,
- 85% pour les durées de détention d’au moins 8 ans.
De plus, les entrepreneurs partant à la retraite bénéficieraient d’un abattement complémentaire de 500 000 € sur le total de leur plus-value. Pour rappel, il existe actuellement, et ce jusqu’au 31 décembre 2017, une exonération totale de la plus-value pour les dirigeants de PME faisant valoir leurs droits à la retraite dans les 24 mois qui suivent ou qui précèdent la cession, à condition de respecter plusieurs conditions strictes. On peut donc imaginer que ce dispositif s’adresserait aux dirigeants qui ne rempliraient pas ces conditions.
A ce jour, aucune indication n’a été fournie sur la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions.
Tableau récapitulatif des nouveaux abattements :
Régime en vigueur |
Régime annoncé |
Régime de droit commun : la plus-value de l’entrepreneur est imposable au barème progressif de l’impôt avec les abattements suivants en fonction de la durée de détention : – pas d’abattement lorsque la durée de détention est inférieure à 2 ans, |
Régime de droit commun : la plus-value de l’entrepreneur est imposable au barème progressif de l’impôt avec les abattements suivants en fonction de la durée de détention :
– pas d’abattement lorsque la durée de détention est inférieure à 2 ans, |
Régime incitatif : la plus-value de l’entrepreneur est imposable au barème progressif de l’impôt avec les abattements suivants en fonction de la durée de détention :
– départ à la retraite de l’entrepreneur : abattement d’un tiers au-delà de la 5ème année de détention (abattement total au bout de 8 années révolues). |
Régime incitatif (notamment pour départ à la retraite) : la plus-value de l’entrepreneur est imposable au barème progressif de l’impôt avec les abattements suivants en fonction de la durée de détention : – pas d’abattement lorsque la durée de détention est inférieure à 1 an, |