L’absentéisme a un coût pour l’entreprise. Il est donc important de bien le suivre. Le taux d’absentéisme, et son évolution, sont en effet des indicateurs clés de la gestion du personnel. L’absentéisme peut aussi refléter le climat social de l’entreprise, et son analyse est donc primordiale.
Comment calculer le taux d’absentéisme ? Quel est son coût ? Comment calculer les coûts directs, mais aussi les coûts indirects induits par les absences ?
Valoxy, cabinet d’expertise comptable dans les Hauts de France, explique dans cet article comment calculer le coût de l’absentéisme.
Définition du taux d’absentéisme
L’absentéisme comprend toutes les absences imprévisibles et non programmées.
Ainsi, les absences prises en compte dans le taux d’absentéisme ont obligatoirement un caractère imprévu :
- maladie,
- maladie professionnelle,
- accident de travail,
- accident de trajet
- congé pour événement familial
- congé pour enfant malade
- absence injustifiée (absence d’un collaborateur qui n’a pas prévenu, ni justifié son absence par un arrêt maladie)
Toutefois, le taux d’absentéisme ne comprend pas les absences pour grève, malgré leur caractère imprévu.
Les absences pour congés payés, congés de maternité et de paternité, les absences pour formation, etc., ne sont donc pas prises en compte dans le taux.
Comment calculer le taux d’absentéisme ?
Le calcul du taux d’absentéisme se fait de la manière suivante :
Nombre d’heures d’absence de la période / nombre d’heures de travail théorique sur la période X 100
Ainsi, une entreprise de 20 salariés à 35H par semaine totalise une durée théorique mensuelle de travail de 3.031 heures. Prenons, sur le mois analysé, les absences suivantes :
- maladie : 70 heures
- maladie enfant : 35 heures
- accident du travail : 35 heures
- TOTAL d’absences à prendre en compte : 140 heures
Le taux d’absentéisme sera égal à 140 / 3.031 X 100 = 4,61%
La formule “de base” du taux est toujours identique. Cependant, les modalités de calcul peuvent changer d’une entreprise à une autre. Il faut donc les connaître si l’on veut comparer les entreprises entre elles.
Selon la taille de l’entreprise, une analyse du taux d’absentéisme pourra également se faire :
- par type d’absence (maladie, événement familial, accident du travail, etc.),
- sur des périodes différentes (mois, trimestre, année),
- par des critères liés aux salariés absents (qualification, ancienneté, âge, ),
- sur la durée d’absence pour les absences maladie. En effet, plusieurs absences de moins de 3 jours et une absence de longue durée n’ont pas la même signification, ni le même impact.
En étudiant la cause des absences, leur répétition et leur durée (sur une période donnée), on pourra mieux analyser l’absentéisme, et le faire baisser.
Un taux d’absentéisme important en hiver peut refléter les virus hivernaux. Un fort taux d’absentéisme toute l’année nécessitera une analyse approfondie.
Quel est le coût de l’absentéisme ?
Coûts directs
Il s’agit du salaire et des charges patronales.
Les conventions collectives et les accords de branche ou d’entreprise prévoient, selon le type d’absence, le maintien du salaire. (en général en cas de maladie et de maladie professionnelle, d’accident du travail ou de trajet, de congés pour événements familiaux, etc.). Ainsi, outre la part de salaire non prise en charge par les IJSS (indemnités journalières de Sécurité sociale), et payée par l’employeur, il faudra aussi compter les cotisations patronales sur cette part.
De plus, lorsque l’employeur a mis en place une contre-visite médicale, il faudra également compter ce coût, autour de 100 €. (voir notre article Comment être sûr de la réalité d’un arrêt maladie ?)
Coûts indirects
Les coûts indirects de l’absentéisme sont nombreux. Ainsi,
- Le coût d’un remplacement, (salaire, intérim, frais de recrutement, annonce, temps de recherche, d’entretiens, temps d’explications, d’intégration et d’adaptation, etc.)
- Le report éventuel de la charge de travail du collaborateur sur les autres salariés. (désorganisation, heures supplémentaires, réorganisation, etc.).
- La charge administrative supplémentaire (temps passé pour informer la CPAM, mise en place d’une subrogation, rédaction d’un contrat, déclaration d’embauche, traitement d’une paie supplémentaire, visite médicale d’embauche, de reprise lorsque le salarié absent revient, et au final établissement d’un solde de tout compte, etc.)
- Les éléments spécifiques à l’entreprise à mettre en place pour le nouveau salarié remplaçant. (repas, parking, badge d’entrée, etc.)
- L’impact (futur) sur le contrat de prévoyance complémentaire. En effet, les remboursements, mais aussi le complément de prise en charge des arrêts indemnisés ont un impact sur la cotisation de prévoyance complémentaire future. Après analyse du bilan du contrat de l’entreprise, les cotisations sont souvent revalorisées. (en N+2).
- Les couts indirects cachés, comme la perte de chiffre d’affaire, générée par l’absence d’un commercial, la baisse de production, etc.
Analyse du taux d’absentéisme
L’analyse du taux d’absentéisme peut aussi révéler des problèmes internes à l’entreprise. Le turn-over, un mauvais climat social, s’y reflètent.
L’absentéisme a des causes individuelles (liées aux salariés), et collectives (liées à l’entreprise). Il dépend de nombreux facteurs, dont l’âge, le sexe, la pénibilité, et la nature du travail.
Les conditions de travail, une mauvaise organisation, le stress, le manque de reconnaissance, la surcharge de travail, une mauvaise ambiance, des conflits, un management défaillant et le climat social ont aussi un impact direct sur l’absentéisme.
Les différentes méthodes d’analyse de l’absentéisme permettent aux responsables d’en diminuer les effets. C’est un indicateur très utilisé dans les entreprises pour mesurer l’implication (et la satisfaction) des salariés au travail. La gestion et la maîtrise de l’absentéisme sont en effet des éléments-clés du management.
Il affecte, à partir d’un certain niveau, la santé de l’entreprise elle-même. Un absentéisme “de masse” est, par exemple, un symptôme de dysfonctionnement de l’entreprise. Celle-ci a donc tout intérêt à mettre en place un suivi systématique de l’absentéisme, en distinguant les situations de retard et d’absence, et en analysant les causes profondes (réelles) des absences.
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